Parallèlement à la volonté des pays occidentaux de reconnaître l’État de Palestine au milieu du génocide perpétré par Israël dans la bande de Gaza, une majorité d’Américains estime que tous les États membres des Nations Unies devraient en faire de même, selon un nouveau sondage Reuters/Ipsos.
Cette enquête de six jours, réalisée sur 4 446 adultes aux États-Unis et clôturée lundi 18 août, intervient alors que plusieurs alliés proches de Washington, y compris l’Australie, le Canada, la France et le Royaume-Uni, ont récemment fait part de leur intention de reconnaître officiellement la Palestine, déplorant la catastrophe humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Face à la gravité de la situation à Gaza, 65 % des personnes interrogées ont déclaré que les États-Unis devaient agir pour venir en aide à la population palestinienne confrontée à la famine. En revanche, parmi les républicains soutenant le président Donald Trump, 41 % s’opposent à toute augmentation de l’aide internationale, au nom d’une politique “America First” privilégiant les intérêts intérieurs.
Le sondage Reuters/Ipsos montre également que 59 % des Américains jugent que la guerre israélienne dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 à la suite de l’opération Tempête d’Al-Aqsa du Hamas, a été excessive. Ce chiffre est en hausse par rapport à un précédent sondage de février 2024, où 53 % des Américains jugeaient déjà la réaction israélienne disproportionnée.
Voici autant de résultats qui viennent confirmer que l’opinion américaine tend progressivement vers un soutien accru à la reconnaissance d’un État palestinien et à une implication humanitaire renforcée.
Dans ce contexte, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré ce mercredi 20 août que la création d’un État palestinien constitue une voie vers la paix dans la région de l’Asie de l’Ouest.
S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien, Ayman Safadi, qui s’est tenue à Moscou, M. Lavrov a expliqué que la Russie travaille sur des solutions équitables visant à garantir la stabilité au Moyen-Orient.
Ailleurs dans ses remarques, le chef de la diplomatie russe a déploré l’inaction diplomatique des pays occidentaux concernant la crise en Ukraine et celle au Moyen-Orient.
« Pourquoi ces États européens n’ont-ils pas déjà reconnu la Palestine et attendent-ils l’Assemblée générale de l’ONU prévue dans deux mois ? Ils espèrent sans doute qu’en septembre, il ne restera plus rien de la Palestine à reconnaître », a indiqué M. Lavrov.
Le ministre russe des Affaires étrangères a conclu en soulignant qu’il fallait saisir toute opportunité pour réduire les tensions dans les territoires palestiniens.
« Nous sommes profondément préoccupés par la situation à Gaza et en Cisjordanie et par la crise humanitaire qui y sévit », a-t-il affirmé, avant de préciser : « Les habitants de Gaza ne peuvent être punis pour les opérations du 7 octobre et leurs besoins humanitaires doivent être garantis ».
