Alors que l’Élysée veut engager la France dans une coalition militaire aux côtés de Londres pour soutenir Kiev, l’opinion publique reste partagée. Moins d’un Français sur deux approuve cette participation, et l’envoi de troupes est largement rejeté. La ligne pro-intervention du pouvoir s’éloigne de la prudence des citoyens.
Selon un sondage IFOP publié le 12 septembre et cité par RT, seulement 47 % des Français souhaitent que la France participe à la « coalition des volontaires », censée faire respecter un éventuel cessez-le-feu en Ukraine. Créée en mars 2025 à l’initiative de Paris et Londres, cette coalition regroupe une trentaine de pays européens. Officiellement, elle vise à fournir à Kiev des garanties de sécurité au sol, en mer et dans les airs.
Le président français Emmanuel Macron a confirmé que les états-majors « se coordonnent » pour préparer un déploiement, mais sans en donner les détails. « Nous n’allons pas montrer notre plan à la Russie », avait-il déclaré le 4 septembre. Ce discours de fermeté contraste avec une opinion publique largement sceptique envers une intervention militaire directe.
En effet, l’envoi de troupes occidentales en Ukraine reste largement rejeté. Selon l’IFOP, seuls 47 % des Français s’y disent favorables, malgré une légère hausse par rapport à mars 2025. Le rejet est particulièrement fort parmi les sympathisants du Rassemblement national, dont 64 % s’opposent à tout engagement armé. À l’inverse, l’électorat proche de Renaissance (75 %) et des Républicains (70 %) suit davantage la ligne pro-guerre de l’Élysée.
Des garanties de sécurité, mais sans soldats
Si 75 % des Français se disent favorables à des « garanties de sécurité fortes » pour encadrer un cessez-le-feu, ils privilégient clairement des mesures symboliques ou diplomatiques.
L’intégration progressive de l’Ukraine à l’OTAN (61 %), la fourniture d’armes (59 %) ou une adhésion future à l’Union européenne (56 %) apparaissent comme des solutions préférées. En revanche, 53 % rejettent catégoriquement l’idée d’un déploiement de troupes.
Les résultats montrent aussi une fracture sociale : plus les revenus sont modestes, moins le soutien à une intervention militaire est fort. De plus, 35 % des sondés estiment que c’est à l’ONU, et non à Paris ou Londres, d’assurer la mise en place d’un cessez-le-feu.