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L'envoi de troupes européennes en Ukraine au cœur d’une escarmouche diplomatique entre Paris et Rome

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien (à droite) et le président français, Emmanuel Macron.

L’ambassadrice d'Italie en France, Emanuela D'Alessandro, a été convoquée, jeudi 21 août, au Quai d’Orsay à la suite des propos « inacceptables » de Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien.

Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a enjoint, le 20 août à Milan, le président Emmanuel Macron à aller lui-même se battre en Ukraine pour dénoncer la proposition française d’envoyer des troupes sur place.

« Des soldats italiens en Ukraine ? Absolument pas. Si Emmanuel Macron le veut, qu'il y aille lui-même. Mets un casque, prends un fusil et vas-y toi-même en Ukraine », a-t-il lancé.

Dès le lendemain, Emanuela D'Alessandro était au Quai d’Orsay, où elle avait été convoquée, ont rapporté plusieurs médias publics français.

« Il lui a été rappelé que ces propos allaient à l'encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays », a déclaré à France Inter une source diplomatique.

Des propos jugés « inacceptables » qui, selon cette même source, mettraient à mal les « récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s'agissant du soutien sans faille à l'Ukraine ».

Selon le quotidien italien La Repubblica, cette convocation de l’ambassadrice ferait suite à l’absence de réponse du Palais Chigi – siège de la présidence du Conseil des ministres – ainsi que du ministère italien des Affaires étrangères, que le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron et l’ambassadeur français auraient appelé à désavouer la Ligue du Nord, que dirige Matteo Salvini.

Depuis février 2024, le président français plaide régulièrement pour un envoi des troupes européennes en Ukraine, une option qu’il a été évoquée dès juin 2023 lors d’un conseil de Défense et qui a été remise sur la table à l'occasion du sommet Trump-Poutine en Alaska.

Lors d’une réunion des membres de la « coalition des volontaires » le 10 juillet, Emmanuel Macron avait obtenu la création d’un « quartier général » à Paris, pour une durée d’un an avant une rotation avec Londres.

La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête de cette coalition, envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.

De son côté, la Première ministre italienne Giorgia Meloni s'y refuse. L’Italie aurait « clairement indiqué » qu’elle n’engagerait aucun soldat, à l’instar de la Pologne et de l’Espagne.

Le vice-Premier ministre italien avait déjà qualifié en mars le président français de « fou », l'accusant de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie.

« Zelensky demande la paix, Trump œuvre pour la paix, Poutine veut la paix» tandis qu’« à Bruxelles et Paris, il y a un fou », avait-t-il lancé

Au-delà de Matteo Salvini, l’inimitié entre le clan macroniste et le gouvernement italien de Giorgia Meloni est de notoriété publique… et pas uniquement vis-à-vis de l’attitude à adopter à l’égard des États-Unis de Donald Trump.

En mai 2023, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani avait annulé une visite à Paris après des critiques de Gérald Darmanin à l’endroit de la présidente du Conseil des ministres, l’estimant « incapable de régler les problèmes migratoires ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV