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Droits de douane américains : la France réclame une position ferme de l’UE

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La présidente de la Commission européenne et le président français, Emmanuel Macron. (Photo via les réseaux sociaux)

La France hausse le ton sur la stratégie de la Commission européenne et de l’Allemagne de négocier la hausse des droits de douane américains de 30 % qui doit s’appliquer à partir du 1er août. Ce mardi, le ministre français de l’Industrie Marc Ferracci a reçu les grandes filières industrielles du pays, inquiètent d’un accord inéquitable, à la veille d’une rencontre entre le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Friedrich Merz. 

L’horloge tourne et la date fatidique du 1er août arrive à grand pas. A Bruxelles, les négociations se poursuivent depuis l’annonce du 12 juillet dernier d’un taux de droit de douane américain de 30 % sur les produits européens. La semaine dernière, le commissaire européen au Commerce s’est rendu à Washington pour de nouvelles négociations, en vain.

Dès lors à Paris, un certain agacement se fait ressentir avec cette envie de montrer plus de fermeté. Ce mardi, le ministre français de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci, a réuni à Bercy un Conseil national de l’industrie exceptionnel. Était présents : l’ensemble des filières industrielles du pays venus « construire une position commune de l’industrie française sur la posture européenne dans les négociations commerciales en cours entre la Commission européenne et l’administration Trump ».

« Il faut rentrer dans un rapport de force avec Donald Trump »

« La position de l’Europe doit être une position de négociation, mais également une position de fermeté », a déclaré le ministre à la sortie du Conseil, réjoui du consensus trouvé entre les différents représentants. « Nous avons, en particulier, dit qu’il fallait déclencher un certain nombre de mesures de riposte dans l’hypothèse où l’accord n’était pas trouvé d’ici au 1er août », a-t-il ajouté.

Pour Thomas Grjebine, responsable du programme « Macroéconomie et finance internationales » au Centre d’études prospectives et d'informations internationales (CEPII), la stratégie française est la bonne face à un président américain qui ne connaît que la force : « Il faut rentrer dans un rapport de force avec Donald Trump sinon le résultat sera forcément défavorable », explique l’économiste. « Il faut donc durcir le jeu, mais pour cela il faut avoir les reins suffisamment solides, car il risque de surenchérir et tester si l’unité européenne tient dans ce cadre ».

« Donald Trump sait qu’il est compliqué pour l’Europe de rester unie et de prendre des décisions communes »

Le bras de fer s’annonce donc tout aussi tendu entre la France et l’institution européenne, qu’avec les Etats-Unis. Dès demain, Emmanuel Macron se rend en Allemagne pour échanger avec le chancelier Friedrich Merz. A n’en pas douter, le sujet d’une négociation ou d’un affrontement frontal avec Donald Trump devrait être au cœur des discussions. Le chancelier allemand lui souhaite faire pression sur les États-Unis pour aboutir à un accord de négociation rapide, protégeant l’économie allemande. Du côté de Bercy, certains craignent qu’un accord inéquitable conduise à la perte de confiance européenne des entreprises.

En mai dernier, interrogé par Public Sénat, l’économiste et spécialiste du commerce international, Vincent Vicard définissait la stratégie de Donald Trump comme un « test sur la capacité des Européens à faire front et à répondre de manière collective ».

« Je ne sais pas si c’est une stratégie consciente », répond Thomas Grjebine. « Ce qui est sûr c’est que Donald Trump sait qu’il est compliqué pour l’Europe de rester unie et de prendre des décisions communes. On le voit très bien ici ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV