La France discute « depuis le mois d’octobre » avec l’Ukraine de l’exploitation de minerais ukrainiens pour son « industrie de défense », a annoncé jeudi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.
« Notre industrie de défense va avoir besoin d’un certain nombre de matières premières clés (…) pour les 30 ou 40 prochaines années », a indiqué le ministre français des Armées.
Lors d’un voyage à Paris à l’automne dernier, Volodymyr Zelensky lui-même, « a mis la question des matières premières dans son plan pour la victoire », a indiqué Lecornu sur Franceinfo. Et de préciser que le président ukrainien a fait « un certain nombre de propositions non pas qu’aux États-Unis, mais aussi à la France ».
« Notre industrie de défense va avoir besoin d’un certain nombre de matières premières tout à fait clés dans nos propres systèmes d’armes, non pas pour l’année prochaine, mais pour les 30 ou 40 prochaines années », a noté le ministre français des Armées.
Sébastien Lecornu, qui souhaite que la France se « diversifie » dans son importation de ce type de minerais, a affirmé que le président Macron lui avait demandé d’« entrer en discussion avec les Ukrainiens », depuis « octobre dernier », à ce sujet.
« V. Zelensky et son équipe ont vu que cette question des matières premières pouvait être un des éléments transactionnels avec nous, pour créer de l’endurance. Donc, le président Trump ne l’a pas complètement inventé parce que ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui l’ont fait », a affirmé le ministre.
Ces déclarations interviennent alors que Kiev et Washington se sont rapprochés d’un accord concernant l’exploitation des richesses minières de l’Ukraine.
Le président Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump à Washington ce vendredi.
Mardi dernier, un haut responsable ukrainien avait révélé l’acceptation à venir des termes d’un accord sur ces minerais avec les États-Unis, sans clauses défavorables pour Kiev, et avait mentionné une potentielle signature dès vendredi à Washington.
Lecornu propose des dépôts d’armes en Europe pour dissuader la Russie d’attaquer l’Ukraine.
La France a proposé de construire des dépôts d’armes en Europe auxquels l’Ukraine pourrait accéder en cas de guerre.
La création des dépôts d’armes en Europe auxquels l’Ukraine pourrait accéder en cas de guerre pourrait constituer « une sorte de moyen de dissuasion » face à la Russie. Paris estime qu’il est possible de dissuader la Russie de cette manière.
Comme garantie de sécurité pour l’Ukraine, la France propose des dépôts d’armes en Europe qui pourraient servir à approvisionner le pays en cas de crise. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, souhaite que « des dépôts d’armes soient créés en Europe, qui pourront aussi être financés par les Européens pour l’Ukraine ».
Les dépôts d’armes sont destinés à dissuader la Russie
Ces dépôts d’armes pourraient constituer « une sorte de moyen de dissuasion » pour la Russie. Car au « moment où les armes russes vont se taire, vous avez des stocks en Russie qui vont continuer d’augmenter considérablement », a déclaré Lecornu. «
“Si la guerre devait redémarrer” entre la Russie et l’Ukraine, “nous avons X mois de stocks de munitions qu’on est capable tout de suite d’attribuer à l’Ukraine”, avance Lecornu.
Si la guerre devait éclater à nouveau entre la Russie et l’Ukraine, nous disposons de réserves de munitions pour X mois que nous pouvons immédiatement fournir à l’Ukraine. »
Kiev doit être capable de se défendre
Selon le ministre français des Armées, les garanties de sécurité pour Kiev en cas de rétablissement de la paix se composent de plusieurs parties. Le stationnement de troupes en Pologne ou « sur le territoire ukrainien » n’a pas encore été négocié. « Nous n’en sommes pas encore là, l’enjeu est de faire en sorte que l’armée ukrainienne puisse continuer à se défendre, pas seulement en ce moment, mais aussi lorsque les armes se tairont », a souligné Lecornu.