La France se retire de sa seule base militaire en Côte d’Ivoire, mettant ainsi fin à des décennies de présence militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, et son homologue ivoirien, Tene Birahima Ouattara, ont officialisé, jeudi 20 février, le retrait des forces françaises en signant un document après que le drapeau ivoirien a été hissé sur le camp militaire de Port-Bouët, d’une superficie de 230 hectares.
La base, qui abrite le 43e bataillon d’infanterie de marine BIMA près d’Abidjan, sera rebaptisée en l’honneur de Thomas d’Aquin Ouattara, premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.
Sébastien Lecornu a déclaré qu’à mesure que « le monde change et il est évident que notre relation militaire doit changer », indiquant que la présence de son pays en Côte d’Ivoire « évolue, mais ne disparaît pas ».
Ces dernières semaines, une centaine de parachutistes ivoiriens se sont installés sur la base, participant à des exercices conjoints avec les troupes françaises.
La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est l’économie la plus importante et la plus prospère d’Afrique de l’Ouest. Elle est sortie en 2011 de près d’une décennie de guerres de courte durée et d’une crise prolongée.
Le retrait français de ce pays africain, qui se déroulera progressivement au cours de l’année 2025, s’inscrit dans une tendance régionale d’expulsion des troupes françaises, reflétant un changement plus large dans les relations de l’Afrique de l’Ouest avec Paris dans un climat d’hostilité envers la France, en particulier dans les pays touchés par un coup d’État.
Ces dernières années, les troupes françaises, présentes depuis longtemps en Afrique de l’Ouest, ont été expulsées de plusieurs pays, dont le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad, autrefois considéré comme l’allié le plus stable et le plus fidèle de la France en Afrique.
La France doit se retirer de plus de 70 % de ses anciennes bases militaires africaines, ne laissant que 1 500 soldats à Djibouti et 350 au Gabon.
