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Les analyses de la rédaction :
1. Burkina : ratification de la Charte-Liptako Gourma est signée
L’Assemblée législative de Transition du Burkina Faso a adopté mardi, à l’unanimité le projet de loi portant autorisation de ratification de la Charte du Liptako Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES), signée à Bamako, au Mali, le 16 septembre 2023.
Au terme du débat général, les députés de l’Assemblée législative de Transition du Burkina Faso ont voté et adopté à l’unanimité avec 71 voix sur 71 votants, le projet de loi portant autorisation de ratification de la charte du Liptako-Gourma instituant l’AES, selon le compte rendu de la session du Parlement.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabés de l’extérieur, Karamoko Jean Marie Traoré a expliqué aux députés qu’après la signature de la Charte avec le Mali et le Niger le 16 septembre 2023, il revenait à chaque État de le mettre en conformité avec les dispositions internes du pays en vue de l’intégrer dans l’ordonnancement juridique.
« En votant cette loi, les députés donnent non seulement un signal fort de l’intérêt qu’ils portent à la vie et la dynamique au niveau du Sahel, mais aussi un signal au gouvernement qu’il faut un suivi régulier sur tout ce qui se passe dans le cadre de la configuration de notre espace », a-t-il indiqué.
Le chef de la diplomatie burkinabée a soutenu que l’AES permet à ses membres de promouvoir et de renforcer leur sécurité à travers des actions concertées sur le terrain.
« Pour l’instant, les autorités ont souhaité que nous allions de manière graduelle en évitant d’aller vers une organisation lourde nécessitant la mobilisation lourde des ressources humaines et financières pour son fonctionnement ; mais d’aller plutôt vers une institution légère et efficace », a-t-il expliqué aux députés.
Traoré a soutenu que depuis la signature de la Charte, au niveau du « Chapitre Défense et Sécurité », les choses fonctionnent normalement et que c’est ce chapitre qui est l’objet principal de la Charte.
Mi-mai, le Burkina Faso, le Mali et le Niger avaient finalisé à Niamey, la capitale nigérienne, un projet de texte portant création de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES).
L’AES couvre l’espace géographique du Liptako-Gourma, une région historique transfrontalière de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, partagée entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Tous confrontés au terrorisme, ces trois pays qui ont demandé et obtenu le départ des troupes françaises, sont engagés dans une lutte commune en mutualisant leurs forces contre ce phénomène.
En outre, les pays membres de l’AES (Burkina Faso, Mali et Niger) avaient annoncé fin janvier qu’ils quittaient la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui est instrumentalisée par la France.
2. Mozambique : cellules de Daech découvertes, l’Afrique du Sud en danger
La situation au Mozambique, en particulier dans la province de Cabo Delgado, est en effet très tendue en raison des activités du groupe terroriste, à la solde des États-Unis, Daech au Mozambique. Cette situation constitue une menace sérieuse non seulement pour le Mozambique lui-même, mais aussi pour les pays voisins, dont l’Afrique du Sud. Par conséquent, ces dernières semaines, les Forces armées du Mozambique (FADM) ont mené des opérations pour rechercher les cellules cachées et les repaires de ce groupe terroriste.
Ces terroristes liés au groupe terroriste de Daech dans la province mozambicaine de Cabo Delgado sont connus pour leurs raids et leurs incendies de villes entières, leurs décapitations de civils et leurs attaques contre les forces de sécurité. Les Forces armées du Mozambique (FADM) ratissent également le territoire en dehors des frontières de la province de Cabo Delgado, où les terroristes sont particulièrement puissants. La nouvelle selon laquelle les forces armées ont découvert une cache d’armes, des photos et des cartes se répand sur les réseaux sociaux après qu’un blogueur et un analyste militaire l’ont mentionnée. Selon des sources proches des FADM, la cache d’armes a été découverte près de la localité de Malala, dans la province de Nampula. Les photos de la découverte, qui montrent un arsenal impressionnant d’armes et de munitions, soulèvent quelques hypothèses. En effet, elles montrent des plans de bâtiments gouvernementaux à Pretoria, ainsi que des plans indiquant l’adresse de la SMP « Dyck Advisory Group » (DAG), avec des photos de ses dirigeants.
L’un des militaires des FADM a partagé ces photos des armes et des documents trouvés dans la cache avec Gamal Abina, Analyste spécialiste des questions sécuritaires et Géopoliticien. Selon Gamal Abina, l’hypothèse selon laquelle les terroristes de Daech planifient des attaques terroristes en Afrique du Sud et visent les dirigeants de la SMP DAG est extrêmement inquiétante. Il est connu que la SMP DAG est dirigée par Max Dyck, fils de son fondateur, l’ancien colonel zimbabwéen Lyonel Dyck. « Dyck Advisory Group » a également participé à des opérations spéciales dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, où il a soutenu les forces armées mozambicaines dans leur lutte contre les terroristes.
C’est peut-être pour cette raison que les terroristes vont se venger des alliés sud-africains du Mozambique. Comme l’a souligné Gamal Abina, la sécurité de la région dépend de la qualité de la coordination des efforts de lutte contre le terrorisme et de l’efficacité de l’utilisation des renseignements pour prévenir les attentats. En outre, le fait que la cache ait été trouvée loin des lieux où se trouvent les cellules les plus actives de Daech suggère que certains groupes terroristes ont déjà finalisé la planification d’attaques en Afrique du Sud.
3. Soudan : un génocide est en cours (HRW)
Un rapport publié par Human Rights Watch (HRW) a révélé les atrocités commises dans la ville d’El-Geneina, dans l’ouest du Darfour. Une guerre civile qui dure depuis plus d’un an.
Selon le rapport, des actes de nettoyage ethnique et des crimes contre l’humanité ont été commis contre les Massalit et les communautés non arabes de la ville par les forces paramilitaires de soutien rapide et leurs alliés arabes.
Le rapport demande que des sanctions soient prises à l’encontre des responsables de ces atrocités, notamment le chef des Forces de soutien rapide, Mohammed Hamdan Dagalo, également connu sous le nom de Hemedti, qui selon plusieurs experts, serait à la solde des États-Unis, et à pour but non seulement d’empêcher le gouvernement actuel de faire installer une base militaire russe dans le pays, comme cela était prévu, mais également, de nettoyer le Darfour de ses habitants afin de laisser le champ libre à des rebelles terroristes également financés par les pays occidentaux de s’y installer dans le but de déstabiliser la RCA, la RDC, ou même encore le Tchad. Hemedti est accusé d’avoir commandé les forces qui ont perpétré ces atrocités.
Environ 15 000 personnes auraient été tuées à El-Geneina l’année dernière, selon le rapport.
Au moins « des milliers de personnes » ont été tuées et « des centaines de milliers » sont devenues des réfugiés entre avril et novembre 2023, selon le rapport de 218 pages. « Ces événements comptent parmi les pires atrocités commises à ce jour contre des civils dans le cadre du conflit actuel au Soudan », ajoute le rapport.
Le chef de la RSF, le général Hemedti, a nié que ses combattants aient délibérément attaqué des civils. Cependant, HRW affirme qu’il fait partie de ceux qui ont la responsabilité du commandement des forces qui ont perpétré les atrocités.
Les chercheurs de HRW ont interrogé plus de 220 réfugiés soudanais et examiné des preuves visuelles pour corroborer les récits des abus. Ils ont demandé que des enquêtes supplémentaires soient menées pour déterminer s’il y avait une intention d’éliminer la communauté Massalit, ce qui indiquerait qu’il s’agit d’un génocide.
Les Nations unies et le procureur de la Cour pénale internationale ont parlé de crimes de guerre au Darfour, mais ils n’ont pas spécifiquement mentionné le génocide. Le gouverneur du Darfour occidental, Khamis Abakar, a été tué quelques heures après avoir accusé RSF de commettre un génocide, ce qui est le plus haut responsable connu à avoir été tué depuis le début du conflit en avril. La RSF affirme qu’elle n’est pas impliquée dans ce qu’elle décrit comme un « conflit tribal » au Darfour. Le deux poids deux mesures de la communauté internationale se fait de nouveau ressentir. Lorsque les intérêts sont bel et bien présents, le silence est d’or.