Est-ce l’effet AUKUS ou la perspective d’un hiver sans chauffage ? Le samedi 18 septembre juste avant que l’Iranien Raïssi ne prenne l’avion à destination de New York où il est attendu pour prononcer un discours devant la 77e Assemblée de l’ONU le porte-parole de la Diplomatie iranienne a laissé entendre que la délégation accompagnant le président ne compatit pas pour rien le négociateur en chef iranien à Vienne, Bagheri et que si l’intéressé se déplaçait aux Etats Unis c’est parce qu’il était disponible à négocier avec les parties européens moins les Etats Unis. Cette fenêtre ouverte, alors même que les Yankees ont carrément pris en otage la proposition européenne autour du nucléaire iranien et qu’ils font tout pour tuer le temps et poussé au bord de la folie une E3 en manque criant du pétrole et du gaz voulait dire, on s’en doute, que l’Iran est prêt à vendre de l’énergie à l’Europe et ce évidemment par ses circuits habituels, c’est-à-dire en contournant les sanctions US. Les réactions paniquées coté Europe n’ont pas tardé . il y a eu d’abord la ministre française des A.E. qui par crainte d’avoir en disant oui à l’Iran à léser les Etats Unis a affirmé :
« Il n'y aura pas de meilleure offre sur la table et c'est à l'Iran de prendre les bonnes décisions », a déclaré lundi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, aux journalistes en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, affirmant que la fenêtre d'opportunité « est sur le point de se fermer : « Ne vous attendez pas à des progrès sur la question cette semaine lors du rassemblement annuel des dirigeants mondiaux ».
Vint ensuite la réaction de Borrell, homme par qui est venu le dernier paquet de propositions visant à permettre la levée des sanctions US contre l’Iran, paquet que les Américains ont ligoté puisque refusant d’y répondre. Josep Borrell, le coordinateur des négociations, a déclaré aux journalistes à New York qu'il ne voyait aucune perspective de progrès lors de la réunion des dirigeants mondiaux de cette semaine, bref que New York n’était pas un lieu à « dealer sur le dos des Américains ».
Cette rencontre qu’a demandé Macron s’inscrit-il dans le cadre d’une fronde anti Us ou s’agit il comme toujours d’un Macron-porte voix de la Maison Blanche qui veut s’entretenir avec son homologue iranien ?
« L’Europe a sérieusement besoin de l’accord nucléaire avec l’Iran. Le processus de relance de l'accord nucléaire a achoppé, les points de vue se sont opposés, les positions des parties ont divergé, les mauvaises intentions ont dominé les pourparlers et le chantage mutuel a rendu l'accord quasi impossible. Mais au fond d’elle l’Europe sait que tout ceci n’est qu’un spectacle car c’est l’Amérique qui ne le veut pas.
Macron sera-t-il en période de fronde anti us ? Il y en des indices d’une colère sourde qui cherche une voix à s’exprimer mais qu’il ne le trouve pas facilement .
Les Etats Unis imposent leur lois économiques à la France des sanctions économiques à la France » notamment en imposant des sanctions ou en acquérant des entreprises et des banques, et pratiquent également l'espionnage avec la Central Intelligence Agency et la National Security Agency autorisé par le Patriot Act. La France est soumise à l'hégémonie économique américaine comme divers pays européens, et ses sociétés commerciales font l'objet de pressions et de sanctions financières (la restriction d'activité de Sodexo , et de sanctions financières contre BNP-Paribas , Crédit Agricole et Société Générale .et d'autres).
L' affaire Alstom est un exemple de cette stratégie américaine, qui, du fait de l'accès de l'administration américaine à des informations confidentielles et privées sur l'entreprise, a pu lui infliger une amende puis la reprendre. l'entreprise française a du payer une amende de 772 millions de dollars, pour corruption. Et elle a fini par être racheté par General American Electric , malgré le refus de l'État français.
La France a-t-elle fini par en avoir marre ? Déjà en Ukraine, il y a une nette différence de ton entre Paris et Berlin malgré la condamnation par la France de l'opération militaire russe en Ukraine, le président Emmanuel Macron a changé d'avis pour adopter une position plus modérée, soulignant que "la Russie ne sera pas insultée pour qu'une solution diplomatique puisse être trouvée lorsque les combats en Ukraine cesseront".
La différence de méthode a été telle que la France a même invoqué une médiation iranienne auprès de Moscou une médiation qui dans l’état actuel du conflit a évidemment échoué. Dison que AUKUS et le coup fourré des Américains contre la France à qui ils grignotent partout les parts que ce soit en Afrique au Moyen Orient ou en Asie, cette histoire nucléaire iranien a perdu tout son sens pour Paris. Car à quoi bon de faire signer à l’Iran un accord nucléaire que l’Amérique « tue » quand le veut et à quoi bon reprocher à l’Iran ce que l’Amérique autorise sans façon à l’Australie. Après tout AUKUS n’est pas que des sous-marins nucléaires arrachés aux mains du concepteur français, c’est un projet de nucléarisation illégale de l’Australie pour en faire une second Ukraine aux portes de la Chine. Et ce n’est pas la France qui joue depuis 10 ans le jeu US dans le dossier nucléaire iranien qui l’ignorerait. Peut-on parier sur Macron comme sur un frondeur ?