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Analyses de la rédaction :
Mali : l'armée se réarme
La guerre pour la libération totale du Mali des mains de l’axe France/OTAN bat son plein et c’est clair, les Famas change carrément de stratégie : après la criminelle attaque du dimanche où les terroristes à la solde de la France et des Etats-unis partis très exactement des lieux de campement des forces occidentales au Niger et au Burkina où la France a redéployé des forces, ont pris d’assaut les positions des Famas à Tessalit et ce non plus comme en 2021 à coup de moto et des mitraillettes mais à l’aide des drones made in Occident et des artilleries avec usage des explosif plus des véhicules piégées.
Le ministère malien de la Défense semble avoir décidé de frapper l’Occident depuis le ciel : d’où l’apparition des Su-25 Frogfoot un avion d’attaque au sol et de soutien aérien rapproché et de lutte anti char, soit ce qu’il faut pour des contrées vastes et les déserts infinis du Mali que hélas les accords militaires bidon signés avec la France ont ouvert la place non seulement aux agents takfiristes des puissances occidentales mais encore à leurs espions.
A lire la presse occidentale de ces derniers jours, la satisfaction bat son plein de voir l’armée malienne d’avoir subi un si lourd bilan jamais égalé depuis 2019 une presse qui tente d’insinuer l’incapacité des Famas à faire face au « terrorisme » et surtout suggérer que cela aurait pu ne pas arriver si le Mali n’avait pas mise à la porte la force d’occupation !
Or c’est faux. Personne n’a osé jusqu’ici de faire le décompte des soldats et des civils maliens tués pendant les 10 ans d’occupation du pays par l’armée française et Cie mais ici en Zoom Afrique les journalistes ont fait de nombreux articles où le bilan des pertes des Famas sous l’occupation française allait au delà de 100 pour une seule attaque.
A quoi cette conclusion ? En dépit d’un redéploiement au Niger voisin et d’une entière mainmise au Burkina post coup d’Etat où les forces populaires ont été nettement affaiblies pour que les terroristes pro-occidental puissent plus librement circuler et surtout bien que l’offensive occidentale du vendredi a innové par l’ampleur des moyens utilisé y compris des drones, le bilan des pertes reste relativement limité fort heureusement.
Cela veut dire que l’opérationnalité de l’armée d’occupation française et de ses complices US/OTAN s’est affaibli et que la perte de l’ultra stratégique Mali a crée un gouffre que les Occidentaux ont du mal à remplir. Voici comment le site Opex360 décrit avec crainte « les composantes de l’armée de l’air malienne qui ne tardera pas à cribler les agents occidentaux dans les déserts du Mali vu qu’elle est parfaitement adaptée à la tache…
« Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse L39 et Sukhoi 25, qui s’ajoutent au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation. Ainsi que les hélicoptères d’attaque de type Mi24P, qui s’ajoutent au Mi35 et au Mi24 déjà livrés », a détaillé le colonel Camara.
« Effectivement, autrefois relativement puissante étant donné qu’elle a disposé d’avions MiG-17 [mis en oeuvre par des pilotes soviétiques], MiG-21 et Aero L-29 Delfin, la force aérienne malienne ne comptait plus jusqu’alors que de quatre Embraer EMB314 Tucano [dont un seul serait opérationnel], d’un Cessna Caravan pour les missions de reconnaissance et une poignée d’hélicoptères Mil Mi-24P/35. »
On voit là comment la presse de guerre occidentale tente d’amoindrir la portée des Famas et d’en sous estimer les capacités et de remettre tout sur le compte de l’allié russe. N’empêche que cette façon de faire cache une crainte, le Mali a désormais une Armée de l’air capable de contrer les Mirage 2000 et les Rafale d’où le recours des forces d’occupation aux drones…
D’ailleurs, c’est depuis Agadez où se situe la base de drone US que ces appareils seraient venus. Et si le Mali se mettait à se procurer des drones ? Et en l’occurrence des drones iraniens ? Après tout une armée de l’air malienne qui s’apprête à des combats rapprochés en aurait besoin pour pulvériser juste avant que les chasseurs Su 25 ciblent les positions des terroristes… Le général Camara devrait peut-être y penser.
Guinée/Mali : le duo de choc
Il est vrai qu’au Mali, Barkhane est totalement désemparé et déboussolé suite à une expulsion sans précédente par la junte malienne mais surtout suite au rapprochement du Mali avec l’axe de l’Est. Mais il ne faut pas oublier un point, et c’est le renforcement des liens interafricaines depuis que la CEDEAO, cette instance à la solde occidentale a imposé des sanctions contre le Mali, afin de le pousser à se soumettre aux diktats occidentaux. Le pays qui a le plus soutenu le Mali dans sa résistance anti-sanction a bel et bien été la Guinée ! Une Guinée, qui elle-même est sous pressions de la CEDEAO puisque depuis le coup d’état qui avait au début les couleurs d’un putsch pro-occidental a totalement tourné le dos à ce dernier et a repris le chemin de la junte malienne, en plaidant pour la souveraineté du pays et le renforcement des alliances interafricaines.
En effet alors que le Mali subit des pressions de part et d’autres, la Guinée n’a pas hésité de lui livrer du gazole et d’ouvrir ses frontières à toutes transactions économiques.
De plus, le 4 août 2022, la délégation malienne a participé à une session spéciale du Conseil des Ministres en République de Guinée à l’invitation du président guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya. Il s’agit d’un fait inédit dans les relations entre les deux pays. Ainsi, ce Conseil des Ministres s’est tenu sous le signe du renforcement de l’axe de coopération guinéo-malienne.
« Les ministres maliens et guinéens ont été invités à se mettre ensemble et à travailler sur trois axes : économique, social et politique. De plus, les circonstances ont montré la nécessité pour les deux pays de poursuivre et de renforcer davantage leur coopération dans le domaine sécuritaire. Ce qui est important aujourd’hui, c’est la convergence de vues entre le peuple Malien et Guinéen pour affronter et relever ensemble les défis communs. Les deux pays ont également décidé de matérialiser certains projets liés aux infrastructures ferroviaires en vue d’augmenter les volumes commerciaux de la Guinée et du Mali », lit-on dans les médias.
De son côté ce 5 août, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop a déclaré : « Nous avons été agréablement surpris par cette initiative du président de la Transition guinéenne de nous convier à cette session spéciale du conseil des ministres de la République de Guinée. Ce geste est le témoignage de l'engagement panafricain du Président Doumbouya comme du Président Goïta. C'est un geste d'union, d'unité et de solidarité. Nous sommes convaincus que les peuples malien et guinéen comprennent exactement la portée de cet événement. »
En effet, l’ère des sanctions sévères visant à isoler les pays est révolue. Même si apparemment tout pays ayant gardé ses liens avec le Mali, se trouve dans le viseur occidental, comme cela est le cas du Togo.
Il est fini l’époque pendant lequel les pays africains étaient forcés de signer des accords avec les pays occidentaux, accords qui ne contribuait qu’à l’affaiblissement de ces pays. Le Mali et la Guinée ouvre désormais un nouveau chapitre dans l’histoire du continent africain. Bien qu’en se déployant au Niger, Barkhane joue sa dernière carte, et qu’il tente également de faire tirer la junte burkinabé vers une alliance avec l’Occident, mais il semblerait que l’axe Mali-Guinée et même Mali-Togo commence à mettre à l’eau tous les plans B US-OTAN dans le Sahel et l’Afrique de l’Ouest.
Les menaces et mises en garde n’ont plus de sens pour les Africains. Une coalition et union interafricaine sans précédente est en train de naître et de s’étendre à une vitesse inimaginable.
Côte d'Ivoire : le parti de Gbagbo demande à Ouattara de l'amnistier
La semaine dernière, le président ivoirien Alassane Ouattara a gracié son prédécesseur, Laurent Gbagbo. Cependant, le parti de ce dernier juge la grâce accordée insuffisante. Laurent Gbagbo est visé par une condamnation de 20 ans de prison en Côte d'Ivoire.
Gbagbo a-t-il toujours un poids politique dans le pays ?
Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.