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Zoom Afrique du 31 mars 2022

Mali: la France terrorisée

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Ce qu'a fait l'État nation malien a fait école et est sur le point de s'étendre à travers toute Afrique. La France est terrorisée et ses parrains et paires aussi...

Actualité en Afrique :

  • Le général Burhane, au pouvoir au Soudan, en visite au Caire;
  • Tchad : deux communautés réconciliées au Sila;
  • « Les déchets ont de la valeur »: au Kenya, le plastique devient brique;
  • Sénégal : une bourse de formation pour les titulaires de maîtrise dans plusieurs domaines

Analyses de la rédaction :

1. Mali: une Armée de l'air malienne? 

C'est curieux cette coïncidence entre cet article de RFI où il fait involontairement l'éloge de l'armée malienne qui agit puissamment contre les terroristes recrutés par les services secrets franco-occidentaux pour perpétuer la guerre et la violence au Mali et au Sahel, article où l'auteur ne peut s'empêcher de mentir encore et encore pour tenter de faire peser sur les Famas le soupçon d'exaction et de crime et cet autre article, toujours de RFI, où Le Drian est cité et où il parle de Wagner, la bête noire des pays occidentaux en Afrique car cette force est utilisée depuis son introduction en RCA comme un vecteur d'exercice des droits souverains des pays africains qui aspirent de plus en plus à se soulever contre le colonialisme nouveau format de l'Occident qui se manifeste par le prétexte de la lutte contre le terrorisme.

Que dit le premier article ? "L'armée malienne dit mener des "opérations aéroportées" "au cœur du dispositif des terroristes" depuis samedi dernier à Moura, dans le cercle de Djenné, dans la région de Mopti. Une zone où les djihadistes du Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans (GSIM) sont connus pour être actifs. L'armée n'a pas donné plus de détails sur l'action en cours et a promis un bilan détaillé plus tard.

Mais de nombreuses sources sécuritaires et civiles, maliennes et internationales, déplorent le fait que les frappes aient eu lieu un jour de marché. Elles dénoncent également les exécutions sommaires commises par les soldats maliens et leurs supplétifs russes.

Manifestement, quelque chose dérange la France : l'introduction de l'élément aéroporté dans l'armée malienne, cet élément qui a longtemps servi de facteur de supériorité à la force d'occupation Barkhane pour bombarder des villes et villages maliens entiers au nom de la lutte contre le terrorisme, cet élément dont le Mali prive la France depuis des semaines maintenant que le ciel malien est fermé à l'aviation d'occupation. Il est évident que Paris ne peut soutenir cette voie que le Mali a empruntée et qui conduit directement à l'émergence d'une force aérienne malienne forte et de systèmes de DCA capables de contrer les puissances occupantes.

Ce n'est pas sans raison que l'Amérique a placé ses B-52 à Agadez, une base qu'elle détient au Niger et qui est dédiée aux drones. Ce B-52 est l'expression de la crainte de l'Occident que le ciel du Sahel soit bientôt fermé à ses ennemis, comme l'a été celui du Mali.

RFI tente de rendre la Russie responsable de cette révolution, ne serait-ce que pour refuser de reconnaître le réveil des peuples du Sahel et leur demande d'exercer leur droit à la souveraineté.

 D'où ces flèches de M. Le Drian en direction des Russes et de Wagner qu'il accuse de détourner les ressources maliennes ! Le Drian pousse le bouchon encore plus loin en qualifiant la junte malienne d'otage de Wagner....

"Au Mali, la junte au pouvoir est "otage" des mercenaires de la société russe Wagner, affirme le ministre français des Affaires étrangères, qui rappelle que les relations entre Paris et Bamako sont au point mort". Jean-Yves Le Drian a également évoqué l'avenir des militaires français au Niger", rapporte RFI à ce sujet.

Mais cela est compréhensible : ce que l'État-nation malien a fait a créé un précédent et est sur le point de se répandre dans toute l'Afrique. La France est terrorisée et ses commanditaires et partenaires le sont aussi... 

 

2. Iran/Afrique: une coopération qui s'élargit:

Le porte-parole du ministre iranien des Affaires étrangères, Saeid Khatibzadeh a entamé depuis le 26 mars, une tournée africaine. Le Sénégal est la première étape de cette tournée qui conduira l'officiel iranien au Ghana et en Sierra Leone.

Le voyage du haut diplomate iranien au Sénégal a eu un écho positif auprès des médias sénégalais. Voici un rapport publié dans Dakaractu, l'un des journaux de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Lors du point de presse qu'il a donné à l'issue de son audience avec le président de la République du Sénégal, Saeid Khatibzadeh a décrit les relations diplomatiques entre les deux pays. Des liens qui doivent être renforcés en raison de l'importance du Sénégal avec lequel la République islamique d'Iran partage beaucoup de choses.  Ce renforcement viendra par un échange permanent entre les autorités. C'est pour cette raison que le directeur du bureau de la diplomatie publique et des médias du ministère iranien des Affaires étrangères a rencontré le ministre de la Culture du Sénégal. 
Selon Saeid Khatibzadeh, il en a profité pour inviter le ministre sénégalais en Iran pour un séjour dont l'objectif sera de voir les voies et moyens de renforcer les liens culturels entre les deux pays. C'est en tout cas la nouvelle feuille de route du nouveau gouvernement issu de l'élection du président Ebrahim Raissi. 

Saeid Khatibzadeh a plaidé pour que des mécanismes soient activés pour revitaliser les relations, en termes d'échanges économiques. Pour lui, il est important que des accords soient trouvés pour permettre aux investisseurs iraniens de gagner des parts de marché au Sénégal.

Alors que l'Iran et l'Afrique prônent de plus en plus l'élargissement de leurs relations, quel est l'état réel de la coopération entre les deux parties ? Les relations économiques et politiques entre l'Iran et le continent africain ont débuté sous le régime de Mohammad Reza Pahlavi, qui a perdu le pouvoir en 1979. Allié de l'Occident, il s'est attaché à prévenir la propagation du communisme en Afrique à la fin de son règne dans le cadre de la guerre froide et a établi des relations avec les dirigeants de pays tels que l'Égypte, l'Afrique du Sud, l'Algérie et le Maroc. L'Iran, pays qui a bénéficié du premier choc pétrolier, cherche à étendre son influence et apporte un soutien financier et économique au Soudan, à la Somalie, au Sénégal, à l'Éthiopie et au Zaïre.

Mais la chute du régime impérial et l'instauration de la République islamique d'Iran marquent un tournant dans les relations entre Téhéran et le continent africain. En 1986, alors que l'Iran est en guerre contre l'Irak, le président de la République islamique d'Iran de l'époque, Seyyed Ali Khamenei, se rend pour la première fois en Afrique, notamment au Mozambique et en Angola, pour discuter de l'approvisionnement en pétrole, de la coopération industrielle et du développement agricole. Le but de ce voyage était de renforcer l'influence de Téhéran et également d'obtenir un soutien dans la lutte contre Saddam Hussein. Après lui, Ali Akbar Hashemi Rafsanjani s'est rendu en Afrique en 1991 et à nouveau en 1996. Son successeur, Mohammad Khatami, est retourné sur le continent en janvier 2005, ciblant le marché ouest-africain tout en établissant de bonnes relations avec l'Afrique du Sud.

Pendant la présidence de Mahmoud Ahmadinejad (2005-2015), l'Iran a usé de son influence en Afrique dans le domaine de l'aide au développement. Ainsi, en mars 2005, il a signé un accord pour fournir 1,5 million de dollars au budget de l'État du Ghana. Au cours de cette période, Téhéran, avec ses usines de montage automobile, son approvisionnement en pétrole, son extraction de gaz, son électricité et ses biens de consommation, a progressivement augmenté ses échanges avec l'Afrique. Il a également dépensé d'importantes sommes d'argent pour construire des infrastructures sociales et sanitaires, notamment par le biais du Croissant-Rouge iranien.

En 2017, Mohammad Javad Zarif, alors ministre iranien des Affaires étrangères, a ouvert un hôpital en Ouganda, dont une partie est financée par la République islamique. À noter que les échanges commerciaux entre l'Iran et l'Afrique entre 2017 et 2018 ont atteint le chiffre record de 1,2 milliard de dollars. Mais malgré cette croissance, le commerce avec l'Iran en 2018 ne représentait que 0,12 % du commerce total de l'Afrique avec le monde. Les exportations de l'Iran entre 2018 et 2019 n'ont représenté que 600 millions de dollars.

Sur le plan géopolitique, l'Afrique est située entre les continents asiatique et européen et l'existence de quatre voies maritimes stratégiques (canal de Suez, détroit de Gibraltar, Bab al-Mandeb et cap de Bonne-Espérance) a donné à ce continent une importance particulière. % de la population africaine est musulmane, c'est-à-dire que l'Afrique est le seul continent à avoir une grande population musulmane. D'une manière générale, le continent dispose d'un énorme potentiel économique dans les secteurs de l'exploitation minière, des énergies renouvelables, de l'agriculture et de la pêche.

 

3. Cameroun: MSF expulsé :

L'organisation humanitaire internationale Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, mardi 29 mars, le retrait forcé de ses équipes médicales du Sud-Ouest anglophone, où elle opère depuis 2018. "La capacité de MSF à opérer librement a été entravée par le climat tendu entre l'ONG et les autorités, qui l'accusent de complicité avec les groupes séparatistes du Sud-Ouest", note MSF dans un communiqué mardi.

Comment pouvons-nous analyser cette situation ? Est-ce une nouvelle victoire pour le gouvernement camerounais d'avoir mis à la porte une soi-disant ONG humanitaire, qui n'est qu'une vitrine mensongère des services secrets français, directement impliqués dans plus d'un conflit dans le monde ?

Réponse avec Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Nouveaux Horizons, un magazine international publié à Douala, au Cameroun.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV