Macron a multiplié depuis ces derniers jours les déclarations sur la lutte contre les « fake news » faisant part d’un projet de loi à venir à cette fin et de sa volonté de le réaliser.
Lors des traditionnels vœux à la Presse, mercredi dernier, Macron a profité de l’occasion pour annoncer un futur projet de loi visant à endiguer la propagation de fausses informations, en particulier en période électorale et sur internet avec des sanctions extrêmement lourdes comme le blocage de sites Internet.
Le chef de l’État français a dévoilé les contours de son projet en fustigeant « une propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux » qui « en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste.
« Très inquiétant ! » Marine Le Pen, l’ex-candidate à la présidentielle Française et la présidente du Front national, a été l’une des premières à réagir à l’annonce faite par Emmanuel Macron de légiférer contre la diffusion des « fake news » sur internet. « Contrôle de la parole libre sur Internet, judiciarisation supplémentaire de la société : Qui va décider si une information est fausse ou non ? » s’interroge-t-elle.
« Si nous voulons protéger les démocraties libérales, nous devons savoir être forts et avoir des règles claires », a déclaré Macron pour justifier sa volonté de lutter contre les « fake news », surtout pendant les campagnes électorales.
« Les plates-formes se verront ainsi imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés, afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a-t-il précisé.
« En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action permettant, le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site internet », a encore déclaré Emmanuel Macron.
M. Macron a également annoncé que les pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) seraient accrus pour lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des États étrangers.
Lors de sa campagne électorale, le Président français a porté plainte, à la suite de la publication sur Internet de documents prétendant qu’il serait coupable d’évasion fiscale. Il faisait suite à la propagation d’une rumeur affirmant qu’il détenait un compte aux Bahamas. Rumeur qui avait été colportée par Marine Le Pen pendant le débat d’entre-deux tours.
Face aux journalistes, le chef de l’État a théorisé sa relation avec la presse et la nécessité, selon lui, de maintenir une « saine distance » entre les deux mondes.
Le dossier est sensible, comme en témoigne la polémique déclenchée ces dernières semaines par des propos prêtés à Emmanuel Macron, qui aurait qualifié l’audiovisuel public de « honte », mais formellement démentis par l’Élysée.
Selon les médias français, le projet de loi peut être adopté facilement à l’Assemblée nationale, car le parti du Président est majoritaire à l’Assemblée.
Source: AFP