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France/Belgique : l’impact financier du soutien à l’Ukraine se fait sentir

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un sans domicile fixe à Paris IXe, en novembre 2020. (Photo d’Archives)

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, les États européens ont été plus que généreux envers le pays avec plusieurs milliards d'euros versés sous forme d'aides variées. Ces aides, en partie militaires, on eu un impact direct mais aussi indirect chez de nombreux ménages en France et en Belgique, et qui se fait sentir à travers la hausse des coûts de la vie et la pression sur les budgets publics.

Le 14 février dernier, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, avait indiqué lors de la 61e Conférence de Munich sur la sécurité que personne d'autre que l'Union européenne n'avait autant contribué à l'Ukraine avançant le chiffre de 167.4 milliards d'euros, annoncé par l'institut allemand Kiel Institute. Ce qui représentait plus de la moitié des aides internationales versées à l'Ukraine, sur un total de 267 milliards d'euros. Une contribution qui dépasse nettement celle des États-Unis (114,6 milliards d'euros).

Pour ce qui est de la France, depuis 2022, elle a engagé 8,6 milliards d’euros d’aide militaire et financière à l’Ukraine, selon un rapport annuel du ministère français de la Défense. Les sommes comprennent transferts d’armes, maintenance et formation, aides budgétaires et assistance humanitaire. Sur les 8,6 milliards évoqués, près de 5,9 milliards auraient couvert des transferts d’armement, maintenance et formation, et 2,7 milliards un soutien financier direct.

Quant à la Belgique, elle a apporté une aide financière et militaire à l’Ukraine à hauteur de 3,2 milliards d’euros, entre le 24 janvier 2022 et le 30 juin 2025.

Sur les dix premiers mois de 2025, 32,5 milliards d’euros d’aide militaire ont été alloués par l’Europe à l’Ukraine. En seulement deux mois, les alliés de l’Ukraine devraient allouer plus de 5 milliards d’euros pour égaler la plus faible année (37,6 milliards alloués en 2022) et plus de 9 milliards pour s’inscrire dans la moyenne de 41,6 milliards annuels versés entre 2022 et 2024. Or de juillet à octobre, seulement 2 milliards d’euros ont été alloués en moyenne chaque mois.

Selon les chercheurs du Kiel Institute, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont doublé voire triplé leurs contributions respectives.

Conséquences concrètes pour les ménages

L’onde de choc des prix de l’énergie, les perturbations des marchés, l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat en Europe, font partie des conséquence de ces dépenses en Ukraine. Les enquêtes et bulletins économiques relèvent que beaucoup de ménages ont vu leur pouvoir d’achat se détériorer lors du pic d’inflation.

Par ailleurs, les sanctions européennes contre la Russie, en particulier dans le secteur de l’énergie, ont plongé les États européens dans une crise économique.

Si les gouvernements européens défendent les sanctions contre Moscou les qualifiant d’un outil stratégique indispensable, leurs répercussions économiques ont été tangibles pour les populations.

La réduction drastique des importations de gaz et de pétrole russes a entraîné une flambée des prix de l’énergie entre 2022 et 2023, avec un effet immédiat sur les factures d’électricité, le prix du carburant, les coûts de production des entreprises, ainsi que l’inflation alimentaire.

Même si l’indice général des prix a commencé à se stabiliser en 2024, la perte de pouvoir d’achat reste durable, notamment pour les ménages modestes et les classes moyennes. Plusieurs instituts économiques européens estiment que la crise énergétique liée aux sanctions anti-russes a représenté une part significative de l’inflation cumulée depuis 2022.

Depuis 2022, l’UE a adopté un ensemble de sanctions ciblées contre la Russie, touchant les secteurs de l’énergie, de la finance, de la défense et de la technologie. Ces mesures comprennent notamment le gel des avoirs d’individus et d’entreprises russes, des interdictions de voyage pour certaines personnalités, ainsi que des restrictions à l’exportation de biens stratégiques et de technologies sensibles.

Les problèmes économiques de l’Europe en raison des mesures coercitives se poursuivent alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a récemment fait part de la résilience de l’économie russe malgré la pression occidentale, avant de préciser que Moscou continue ses échanges commerciaux et financiers avec des partenaires internationaux partageant une vision multipolaire. Selon ses termes, ces mesures visent à limiter l’accès de la Russie aux marchés internationaux et à freiner le financement de ses activités militaires, toutefois, elles ont eu pour conséquence directe de provoquer des perturbations économiques en Europe, évaluées à environ 1 600 milliards d’euros entre 2022 et 2025.

La prudence de Bruxelles : un signal économique, pas un rapprochement géopolitique

La Belgique, qui héberge à Bruxelles l’infrastructure financière Euroclear où sont immobilisés des centaines de milliards d’euros d’avoirs russes, a exprimé ces derniers mois plusieurs réserves face à certains mécanismes européens visant à utiliser ces fonds.

Cette position reflète des inquiétudes liées à la sécurité juridique des institutions belges, le risque de représailles financières, ainsi que l’impact potentiel sur la stabilité du système financier belge.

Selon des experts, cette prudence ne traduit pas une volonté de rapprochement avec Moscou, mais bien une crainte que certaines mesures coercitives n’entraînent des conséquences économiques imprévisibles pour le pays.

Une opinion publique plus hésitante

En France comme en Belgique sur le soutien à l’Ukraine, la facture économique commence à dominer le débat. Plusieurs sondages récents montrent une réticence croissante envers toute escalade impliquant des coûts supplémentaires ou une participation militaire directe.

Dans un contexte où budgets nationaux et ménages sont déjà sous tension, la question centrale prend désormais forme : jusqu’où les gouvernements européens peuvent-ils poursuivre cet engagement sans fragiliser davantage le pouvoir d’achat de leurs propres citoyens ?

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV