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Une majorité de Français juge l'argent public « très mal » utilisé et accuse l’État de manquer de transparence (Sondage)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Centre des finances publiques, Paris. ©Getty Images

Un sondage Elabe pour BFMTV, publié le 3 décembre, dresse un constat sévère sur l’utilisation de l’argent public en France. Une très large majorité de Français estime, en effet, que l’argent public est mal utilisé.

Selon l’enquête, 87 % jugent son emploi « très mal » ou « plutôt mal » utilisé, un résultat stable dans l’ensemble des milieux sociaux et des électorats. Les électeurs du RN se montrent particulièrement critiques, tout comme les personnes déclarant boucler difficilement leurs fins de mois. Parallèlement, 87 % considèrent que l’État manque de transparence sur la gestion des fonds publics, un reproche qui renforce un sentiment déjà diffus d’insuffisante lisibilité de l’action publique.

Cette défiance se prolonge dans l’appréciation qu’ont les Français de la qualité des services publics. Au total, 62 % des personnes interrogées se disent insatisfaites et 66 % estiment que cette qualité s’est dégradée au fil des années.

Dans le détail, la justice concentre les jugements les plus sévères (68 % d’insatisfaits), suivie de l’entretien des routes, des hôpitaux publics, des services administratifs et des écoles.

La confiance accordée aux acteurs publics pour bien gérer l’argent public est limitée. Plus de huit Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement, au Parlement ou aux ministères. L’audiovisuel public, les agences de l’État et les entreprises publiques recueillent aussi des niveaux élevés de défiance.

Interrogés sur les priorités budgétaires, les Français souhaitent majoritairement une hausse des dépenses de santé, de sécurité, d’éducation, de justice, de lutte contre le terrorisme et, dans une moindre mesure, de retraites et de défense.

Les électeurs du NFP (Nouveau Front populaire) privilégient l’investissement dans l’éducation, l’environnement et le logement ; ceux du RN (Rassemblement national) soutiennent fortement une hausse des crédits consacrés à la sécurité. Plus de quatre Français sur dix considèrent par ailleurs qu’il faudrait réduire les dépenses liées à l’audiovisuel public.

S’agissant des dépenses de fonctionnement, l’opinion exprime un désir de sélectivité. Les Français souhaitent massivement réduire celles consacrées aux cabinets de conseil, au fonctionnement de l’État et à la communication des institutions. Les aides aux entreprises, les agences de l’État et les subventions aux associations divisent davantage, tandis que trois Français sur quatre s’opposent à une réduction touchant les services publics du quotidien ou les projets d’infrastructures.

Pour améliorer l’utilisation de l’argent public, l’opinion publique française estime que l’État devrait en priorité réviser les avantages des anciens élus et des hauts fonctionnaires (50 %), mieux lutter contre les gaspillages dans les administrations, renforcer le contrôle des achats publics pour éviter les surcoûts (46 %), lutter davantage contre la fraude fiscale et sociale (41 %), mieux contrôler et évaluer l’efficacité des dépenses (36 %) et réduire le nombre de strates administratives (34 %). Ils devancent d’autres pistes : simplifier les démarches et procédures administratives (21 %), vendre, réaffecter ou transformer les bâtiments publics vides ou inutilisés (20 %), réduire ou fusionner des agences d’État et opérateurs (19 %), mieux cibler les aides aux entreprises et subventions aux associations (16 %) et moderniser l’administration par le numérique (10 %).

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV