Les discriminations liées à la religion augmentent en France, notamment envers les musulmans, selon un rapport publié jeudi 4 décembre par la Défenseure des droits, Claire Hédon.
L’étude met en évidence une hausse « inquiétante » des situations discriminatoires dans un contexte politique particulièrement tendu.
Réalisée par Ipsos auprès de plus de 5 000 personnes, l’enquête révèle que 7 % des sondés déclarent avoir subi une discrimination religieuse au cours des cinq dernières années, contre 5 % lors d’une précédente étude en 2016. Parallèlement, 31 % affirment en avoir été témoins, contre 21 % six ans plus tôt. Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance également observée dans des travaux de l’Insee (2020) et du ministère de l’Intérieur (2023).
La Défenseure des droits indique également que les signalements de discriminations religieuses, reçus via le numéro dédié 3928, ont été multipliés par dix depuis 2017, atteignant près de 200 appels en 2024. Ces discriminations sont largement liées au port de signes visibles d’appartenance religieuse.
Les femmes musulmanes portant le voile apparaissent comme les premières concernées : 38 % d’entre elles déclarent en avoir été victimes au cours des cinq dernières années. Toutes religions confondues, les personnes portant un signe religieux sont plus touchées (15 %) que celles n’en portant pas (6 %).
Le rapport fait également ressortir un « effet générationnel marqué » : 10,7 % des 18-34 ans affirment avoir subi une discrimination liée à la religion, contre 2,7 % des 55-79 ans.
Cette différence serait notamment liée à la présence plus importante de signes religieux visibles chez les jeunes, ainsi qu’au renforcement récent des réglementations encadrant certaines tenues telles que l’interdiction du voile dans plusieurs fédérations sportives ou la circulaire bannissant l’abaya dans les établissements scolaires depuis 2023.