L’ancienne Première ministre française, Élisabeth Borne, refuse de désavouer la réforme des retraites qu’elle a portée en 2023. Elle a assuré qu’elle « ne votera pas la suspension » du texte, tout en reconnaissant « des angles morts » et des marges d’amélioration, rapporte le Figaro.
Élisabeth Borne défend sa réforme des retraites coûte que coûte. « Je ne vais pas voter la suspension d’une réforme dont je pense qu’elle était nécessaire », déclare-t-elle, ce dimanche 30 novembre, sur le plateau de «Questions politiques» sur France Inter, franceinfo et Le Monde. « C’est une réforme qui porte mon nom, donc je ne souhaite pas participer au vote sur cette réforme », complète la députée Renaissance du Calvados.
Le texte concernant la suspension de la réforme des retraites fait constamment l’objet d’allers-retours dans le cadre des discussions sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), soutenu par le Premier ministre, qui l’a accordée aux socialistes jusqu’en 2028. La suspension a d’abord été adoptée par les députés, avant d’être supprimée par les sénateurs, puis de faire l’objet d’un nouveau passage devant les députés.
Élisabeth Borne s’est dite « ouverte à ce que le débat ait lieu » mais pour assurer l’équilibre du système de retraite par répartition, «il n’y a pas de baguette magique qui dispense ceux qui le peuvent de travailler plus longtemps ».
L’ancienne Première ministre concède toutefois « des angles morts » sur la réforme et des pistes d’améliorations. « C’est toute la discussion qui avait eu lieu dans le cadre du conclave», or ce dernier n’a pas abouti, regrette la femme politique. «Si chacun avait pris sur soi - et je pense notamment au Medef - au moment de la discussion du conclave pour trouver un chemin avec les syndicats, en particulier avec la CFDT qui avait fait des propositions notamment pour mieux prendre en compte les facteurs de pénibilité», ce conclave aurait pu avoir un autre débouché.
Sur l’ensemble du budget pour 2026, la députée affirme que son camp, Ensemble pour la République, est « ouvert au compromis » mais qu’il n’est « pas envisageable de continuer à creuser le déficit ».
Concernant la possible utilisation de l’article 49.3, qui permet de faire adopter un budget sans vote, Élisabeth Borne estime que « les gens s’en fichent de la méthode, ils veulent un budget». Selon elle, « il est essentiel que le pays dispose d’un budget. Il existe différentes façons d’y parvenir, et cela fait partie des discussions que le Premier ministre doit avoir avec les divers groupes représentés à l’Assemblée nationale ».