La République islamique d’Iran est toujours prête à négocier sur son programme nucléaire avec les États-Unis, mais le problème découle de l’absence de volonté de négociation du côté américain. Voici les termes utilisés par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, lors d’une interview exclusive accordée ce mercredi 26 novembre à la chaîne d’information France 24.
Au cours de cet entretien, le chef de la diplomatie iranienne a abordé divers sujets, y compris l’échange de prisonniers entre la République islamique et la France, la négociation sur le programme nucléaire, ainsi que la guerre de 12 jours, imposée par le régime israélien.
Interrogé sur le sort des prisonniers français Cécile Kohler et Jacques Paris, condamnés pour espionnage, récemment sortis de prison, mais encore retenus en Iran, Abbas Araghchi a confirmé qu’un accord a été négocié avec la France.
« J’espère et je pense qu’au cours des deux prochains mois, en fonction des processus judiciaires, l’échange se fera », a-t-il déclaré, précisant que du côté iranien, « tout est prêt » et que Téhéran attend désormais « que le processus judiciaire s’achève en France ».
Cet échange concernera l’universitaire iranienne Mahdieh Esfandiari, arrêtée en France pour avoir dénoncé la guerre génocidaire israélienne contre la bande de Gaza sur sa chaîne Telegram. Elle a été arrêtée et accusée d’« apologie du terrorisme » et son procès est prévu mi-janvier.
En ce qui concerne, le dossier nucléaire iranien, M. Araghchi a réaffirmé la volonté de Téhéran de mener des négociations.
« Nous sommes prêts à négocier. Nous l'avons toujours été. Mais du côté américain, le processus pour une négociation qui soit réelle, qui soit équitable, n’existe tout simplement pas », a-t-il déploré.
Le chef de la diplomatie iranienne a indiqué que les États-Unis veulent « dicter quelque chose à chaque fois », plutôt que de mener de « véritables négociations ».
Sur le rôle de l’Arabie saoudite comme intermédiaire entre Washington et Téhéran, alors que les relations entre Riyad et Téhéran ont été relancées depuis mars 2023, Abbas Araghchi a déclaré que la République islamique a « une confiance totale » en ce pays.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré qu’il n’a eu « aucun contact ni aucun échange » récent avec l’envoyé spécial américain Steve Witkoff ou le secrétaire d’État Marco Rubio, expliquant que l’Iran attend « que les Américains soient prêts pour une vraie négociation ».
Concernant la guerre de 12 jours, imposée par Israël et les États-Unis en juin 2025, M. Araghchi a affirmé que l’Iran en est sorti victorieux.
En réponse à la question de savoir si le régime israélien entend frapper à nouveau des sites nucléaires iraniens, il a indiqué : « Si vous avez fait une chose et que ça a été un échec, la logique voudrait que vous ne la refassiez plus ».
