Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, estime que les États-Unis et le trio européen (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont « tué » l’accord du Caire par leurs actes de provocation et en instrumentalisant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Dans un message publié ce vendredi 21 novembre sur son compte X, Araghchi a déclaré que les États-Unis et l’E3 avaient attaqué la diplomatie à chaque étape et provoqué l’effondrement de l’accord du Caire.
« Étant donné que les pays E3 et les États-Unis recherchent l’escalade, ils savent pertinemment que la dénonciation officielle de l’accord du Caire est la conséquence directe de leurs provocations », a-t-il ajouté.
Araghchi a évoqué une série d’événements qui, selon lui, « nous ont amenés là ».
Il a noté qu’Israël, puis les États-Unis avaient soudainement attaqué l’Iran à la mi-juin, alors que Téhéran et Washington étaient à la veille d’un sixième cycle de négociations nucléaires indirectes.
Bien que l’Iran ait signé un accord avec l’AIEA au Caire en vue d’une reprise des inspections — avec la médiation de l’Égypte — à la suite du bombardement des installations nucléaires iraniennes, l’E3 a œuvré à l’imposition des sanctions de l’ONU contre Téhéran sous la pression des États-Unis, a rappelé Araghchi.
Le plus haut diplomate iranien a déclaré que lorsque l’Iran a commencé à donner aux inspecteurs de l’AIEA accès à ses installations nucléaires intactes, les États-Unis et l’E3 se sont « ligués pour condamner l’Iran » au Conseil des gouverneurs de l’AIEA.
« C’est clair pour tous : l’Iran n’est pas la partie qui cherche à provoquer une nouvelle crise. Et notre bonne volonté n’est pas appréciée », a souligné Araghchi.
Sa publication fait suite à l’adoption, jeudi, par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), composé de 35 pays, d’une résolution anti-iranienne exhortant Téhéran à faire rapport « sans délai » sur son stock d’uranium enrichi et les installations endommagées lors de l’agression israélo-américaine de juin, sans la moindre mention de la coopération de longue date de l’Iran avec l’Agence.
La résolution, élaborée par les pays du groupe E3 et les États-Unis, a été adoptée par 19 voix pour, 3 contre et 12 abstentions. La Russie, la Chine et le Niger ont voté contre.
Le 13 juin, Israël a lancé une guerre non provoquée contre l’Iran, au lendemain de la déclaration de l’AIEA prétendant que Téhéran n’avait pas respecté ses engagements en matière de garanties nucléaires internationales. Cette déclaration a ouvert la voie à une guerre de 12 jours qui a coûté la vie à de nombreux hauts gradés militaires, scientifiques nucléaires et civils iraniens.
Après plus d’une semaine, les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Le 9 septembre, le ministre iranien des Affaires étrangères et le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, sont parvenus à un accord sur les modalités pratiques de reprise de la coopération à l’issue d’une réunion dans la capitale égyptienne, Le Caire.
Cette décision faisait suite à l’adoption à l’unanimité par le Parlement iranien d’une loi exigeant que le gouvernement suspende toute coopération avec l’AIEA après l’agression israélo-américaine contre trois sites nucléaires.
Jeudi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a condamné la résolution de l’AIEA, la qualifiant d’« instrumentalisation flagrante de l’instance internationale » pour faire avancer les objectifs des États-Unis et de l’E3. Il a en outre déclaré que l’Iran envisageait d’autres contre-mesures en réponse à cette résolution illégale.