Le dernier Baromètre Grant Thornton des PME-ETI, réalisé du 15 au 29 octobre 2025 auprès de 221 dirigeants, confirme l’impact de l’incertitude politique et budgétaire entre moral en berne des dirigeants, ralentissement des embauches et manque de confiance dans l’économie française comme mondiale.
Le climat politique dégrade vraiment la confiance des dirigeants dans l’économie française, dévoile le dernier Baromètre Grant Thornton des PME-ETI (Les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI), réalisé du 15 au 29 octobre 2025 auprès de 221 dirigeants.
Après la chute spectaculaire de la confiance observée en octobre, de 24 points à 36 % sous l’effet des turbulences politiques, les dirigeants ne relèvent pas la tête en novembre. Le baromètre fait état d’un nouveau léger recul : -1 point à 35 %.
La situation politique s’impose comme un facteur anxiogène majeur. 58 % des dirigeants déclarent désormais avoir une vision incertaine de leur activité pour la fin d’année (+7 points).
La lassitude s’installe également pour près de 71 % des répondants qui considèrent que les débats budgétaires et le climat politique représentent une menace directe pour leur entreprise. Cette perception occulte les signaux macroéconomiques plus positifs, comme la croissance du troisième trimestre à +0,5 %, supérieure aux +0,3 % initialement prévus.
La hiérarchie des risques exprimés par les dirigeants est sans appel, 74 % citent en premier lieu le contexte politique, suivis de la conjoncture internationale (72 %), puis des tensions géopolitiques (71 %).
Adam Nicol, président de Grant Thornton, résume l’état d’esprit ambiant dans le communiqué,
« La situation politique continue d’assombrir l’optimisme des dirigeants de PME-ETI concernant l’économie française. »
La prudence domine. Les intentions d’embauche reculent encore en novembre (-1 point, 2 %), pour atteindre leur plus bas niveau depuis novembre 2020. La très grande majorité des dirigeants (96 %) privilégient désormais la stabilité des effectifs, en attendant une visibilité améliorée sur la trajectoire économique et politique.
Les réductions d’effectifs, elles aussi, restent faibles (2 %, -1 point). Résultat : le solde d’emploi demeure nul pour le deuxième mois consécutif, une situation inédite depuis près de cinq ans. Ce gel témoigne d’un attentisme structurant, qui pourrait freiner durablement les capacités d’investissement et de croissance des PME-ETI.
Si la confiance envers l’économie française se détériore, celle envers l’économie mondiale chute plus brutalement : -10 points à 29 %. Le recul est encore plus marqué pour les entreprises réalisant plus de 50 M€ de chiffre d’affaires (-15 points à 31 %).
Cette baisse concerne tous les secteurs. L'industrie / construction à -7 points (28%), le commerce : -14 points (32%).
Fait marquant : la confiance dans l’économie mondiale passe désormais sous le niveau de confiance dans l’économie française (35 %). Le contexte international explique en partie cette défiance : durcissement de la politique commerciale américaine, croissance mondiale 2025 attendue à 2,1 % (contre 2,8 % en moyenne historique), et anticipation d’un ralentissement des échanges internationaux dès 2026.
