Le ministre iranien des Affaires étrangères a fustigé les États-Unis pour avoir déclenché une course aux armements à travers le monde par leur recours flagrant à la force et la violation du droit international, affirmant qu’il n’y a pas d’autre choix que de se renforcer dans la « jungle » créée par Washington.
Abbas Araghchi a tenu ces propos lors d’un discours prononcé dimanche à une conférence internationale intitulée « Droit international menacé : agression et défense », organisée par l’Institut d’études politiques et internationales de Téhéran.
Il a déclaré que le président américain Donald Trump était arrivé à la Maison-Blanche avec la doctrine de la « paix par la force », qui s’est avérée être un vernis pour « l’hégémonie par la force ».
« Un président qui se présente comme le président de la paix attaque arbitrairement où bon lui semble, sans raison ni justification, ordonne l’évacuation des villes, exige une capitulation sans condition et viole toutes les lois internationales, y compris les engagements de ses prédécesseurs », a-t-il ajouté.
Araghchi a également évoqué l’augmentation sans précédent des budgets militaires à l’échelle mondiale, qu’il considère comme un facteur aggravant des conflits. Selon lui, cette tendance ne peut mener qu’à une intensification des guerres, de la violence et des tensions internationales.
Il a décrit la situation actuelle comme une jungle créée par les États-Unis, où les lois semblent avoir disparu, et où la survie dépend de la force. « Dans la jungle que les États-Unis ont créée, il n’y a plus de loi, et pour se défendre, il faut être fort », a-t-il indiqué.
Araghchi a qualifié Israël d’agent et d’appendice des États-Unis en Asie de l’Ouest, mettant en garde contre les ambitions géopolitiques démesurées et périlleuses du régime sioniste qui bafoue les principes les plus fondamentaux du droit international.
Il a déclaré : « Ce régime s’appuie sur un chèque en blanc signé par Washington et certains États européens, et il est enhardi par des milliards de dollars d’armes et d’équipements militaires de l’OTAN et des pays occidentaux, et par l’immunité qu’ils lui ont octroyée au sein des instances internationales. Il a commis et continue de commettre les crimes les plus odieux contre l’humanité tels que les massacres, assassinats, génocide et nettoyage ethnique. »
Dans son discours, Araghchi a également averti qu’aucun pays d’Asie de l’Ouest n’est à l’abri des ambitions militaires et sécuritaires d’Israël, étant donné que le régime usurpateur d’Israël a attaqué sept pays au cours des deux dernières années et occupé de nouvelles zones dans la région, au-delà de la Palestine.
Faisant référence à l’agression israélo-américaine illégale contre l’Iran en juin, il a déclaré que Tel-Aviv avait lancé cette attaque avant le sixième cycle de négociations nucléaires indirectes irano-américaines à Mascate, contre toute possibilité de parvenir à un accord par des moyens pacifiques.
« La vérité, c’est que lorsque le régime israélien a attaqué l’Iran le 13 juin, sur ordre et sous la direction du président des États-Unis, les premières bombes ont été lancées sur la table des négociations entre l’Iran et les États-Unis – des négociations qui avaient déjà eu lieu à cinq reprises, la sixième étant prévue deux jours plus tard, le 15 juin », a-t-il déclaré sans manquer de préciser que la diplomatie a été la première victime de cette guerre de douze jours.
Par ailleurs, Araghchi a souligné que l’agression israélo-américaine contre l’Iran – marquée par le martyre de civils, l’assassinat de commandants à leur domicile et l’attaque contre des installations nucléaires pacifiques – non seulement violait le droit international et la Charte des Nations unies, mais représentait aussi une attaque frontale contre les garanties et le régime de non-prolifération nucléaire.
La République islamique d’Iran, a-t-il ajouté, a exercé son droit à la légitime défense non seulement en repoussant les agresseurs, mais aussi en infligeant des coups sévères qui ont démontré la résilience de la nation iranienne.
Araghchi a ajouté qu’en temps de guerre, la nation iranienne désireuse de paix peut se montrer ferme et déterminée dans le but de faire regretter à l’agresseur ses actes.
« Tout le monde a constaté comment, en neuf jours, le message de “capitulation sans condition” s’est transformé en une demande de “cessez-le-feu sans condition”, et comment les idées reçues illusoires de l’ennemi concernant le pouvoir de la nation iranienne se sont effondrées », a-t-il déclaré.
« Les demandes de pourparlers avec l’Iran ont repris »
Intervenant également lors d’une table ronde d’experts à la conférence, le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné qu’Israël et les États-Unis n’avaient atteint aucun de leurs objectifs lors de la guerre des Douze Jours et avaient essuyé une défaite.
Il a déclaré que les bombardements aériens peuvent détruire des installations, mais pas la technologie ni la volonté des nations.
Face à cette escalade, a-t-il souligné, les appels à la reprise des négociations se sont intensifiés, ce qui est compréhensible étant donné que ni Israël ni les États-Unis n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs concernant le programme nucléaire iranien par des moyens militaires.
« La question nucléaire iranienne n’a pas de solution militaire ; ils ont l’essayée et ont compris que ce n’était pas la bonne voie », a-t-il souligné.
Par ailleurs, Araghchi a déclaré que la première étape de la diplomatie consiste à reconnaître que le dialogue diffère de la pression et de la coercition, réaffirmant que les négociations doivent être fondées sur la raison et la logique et menées avec sérieux.