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France : Nicolas Sarkozy est libre sous contrôle judiciaire

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Nicolas Sarkozy peu de temps avant son transfert vers la prison de la Santé, à Paris, le 21 octobre 2025. ©AFP

Incarcéré dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle, l’ex-président français Nicolas Sarkozy n’aura passé que 20 jours en prison. La cour d’appel de Paris a déclaré « recevable » sa demande de mise en liberté. Si certains ont salué la décision, d’autres ont affiché leur désaccord.

Un placement sous contrôle judiciaire « strict » comme alternative à l’incarcération. Sarkozy quittera la prison de la Santé ce lundi après-midi au terme du délibéré rendu par la cour d’appel de Paris.

Nicolas Sarkozy aura interdiction de quitter le territoire français et d’entrer en contact non seulement avec d’autres prévenus et acteurs du dossier libyen, mais aussi — fait inédit — avec le ministre actuel de la Justice, Gérald Darmanin, qui lui a rendu visite à la prison mercredi dernier. L’ex-président français ne pourra pas non plus exercer ses activités de conférencier avant son procès en appel.

Nicolas Sarkozy descend de voiture devant son domicile, après sa libération de la prison de la Santé, à Paris, le 10 novembre 2025. © AP

Quelques heures plus tôt, le parquet a requis la mise en liberté de l’ancien chef de l’État français.

Au cours de l’audience, Sarkozy, qui a comparu devant le tribunal en visioconférence, a clamé à nouveau son innocence et a qualifié sa détention de « cauchemar », mais a salué « l’humanité exceptionnelle » du personnel pénitentiaire. Il a déclaré devant le tribunal qu’il respecterait, s’il était libéré, « tout ce qu’il me sera demandé par la justice ».

Les avocats de l’ancien président avaient déposé une demande de mise en liberté le jour de son incarcération, le 21 octobre dernier.

Condamné en première instance à 5 ans de prison ferme, avec mandat de dépôt différé et exécution provisoire, Nicolas Sarkozy, 70 ans, avait fait appel de cette décision. Son séjour en prison est ainsi considéré comme une détention provisoire, et non comme l’exécution d’une peine.

Selon l’article 144 du code de procédure pénale, le maintien en détention provisoire n’est possible que s’il est l’« unique moyen » de conserver les preuves et les indices matériels, d’empêcher pressions et concertations frauduleuses, de protéger la personne mise en cause, de mettre fin à l’infraction, et de prévenir la récidive et la fuite du mis en cause.

Sur les trois personnes détenues à l’issue du jugement de première instance dans le procès libyen, la justice a donc libéré Nicolas Sarkozy et l’ex-banquier Wahib Nacer, mais a maintenu en détention l’intermédiaire Alexandre Djouhri, arguant un risque de fuite et de pressions sur des protagonistes de l’affaire.

Si certains se sont réjouis de cette mise en liberté, les adversaires politiques de Nicolas Sarkozy, eux, n’ont pas affiché le même enthousiasme.

Le député insoumis Ugo Bernacilis a notamment questionné la différence de traitement entre les personnes placées en détention provisoire : « La récente décision de remise en liberté mérite une réflexion approfondie, tant elle met en lumière certaines incohérences, et interroge l’équité de notre justice. Que doivent penser les milliers de personnes actuellement en détention provisoire et en particulier ceux de la prison de la Santé dans des conditions comparables, mais qui, elles ne bénéficieront pas de la même bienveillance ni des mêmes égards ? »

Même si Nicolas Sarkozy n’a passé que vingt jours derrière les barreaux, cette détention inédite pour un ex-président français a suscité de vifs débats. Il s’agit aussi d’une première dans l’Union européenne, où aucun ancien chef d’État n’a connu l’emprisonnement.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV