TV
Infos   /   A La Une   /   Moyen-Orient   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Royaume-Uni : des détenus de Palestine Action entament une grève de la faim pour dénoncer des « abus systématiques »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un partisan de Palestine Action brandit une banderole devant la Haute Cour de Londres, le 4 juillet 2025. ©Reuters

Un groupe de militants en détention provisoire au Royaume-Uni pour des infractions présumées liées aux activités du mouvement pro-palestinien Palestine Action a entamé une grève de la faim pour protester contre les « mauvais traitements systématiques » infligés par l'administration pénitentiaire.

Le groupe de campagne Prisonniers pour la Palestine (PFP) a annoncé que Qesser Zurah et Amu Gibb ont commencé une grève de la faim tournante, dimanche 2 novembre, en refusant de s'alimenter à la prison de Bronzefield (HMP).

Lundi, Huba Muraisi, en détention provisoire à la prison de New Hall les a rejoints. D'autres détenus devraient se joindre au mouvement dans les prochains jours.

PFP a indiqué ne pas pouvoir divulguer le nombre total de participants en grève, craignant des représailles de la part des autorités britanniques.

Selon PFP, Zurah a été « ramené de force dans sa cellule » après avoir entamé sa grève de la faim, et les gardiens l'ont informé qu’il ferait l'objet d'un rapport pour violation du « règlement intérieur ».

Muraisi, originaire du Yémen et ayant de la famille à Gaza, a été arrêtée pour "terrorisme" en lien avec une action menée en août 2024 contre un centre britannique de la société d'armement israélienne Elbit Systems à Filton, près de Bristol. Elle a été interpellée lors d'une descente à son domicile à l'aube du 24 novembre 2024 et est détenue depuis.

PFP a rapporté que Muraisi avait été « prise pour cible par l'administration pénitentiaire », affirmant que sa « vie privée avait été violée » et que son « accès aux livres et aux visites était restreint ».

L’association a ajouté qu’elle avait également été « placée à l'isolement » et que le keffieh qu'elle portait comme hijab pendant la prière lui avait été « retiré de force » par Yasmine Cooper, responsable de la sécurité de la prison de Bronzefield.

Muraisi a ensuite été transférée de la prison de Bronzefield à celle de New Hall, un établissement situé, selon PFP, à « des centaines de kilomètres » de sa famille et de ses proches.

Ces trois détenus ont entamé une grève de la faim après que la ministre de l'Intérieur britannique, Shabana Mahmood, n'ait pas répondu à une lettre exposant les préoccupations de plusieurs personnes détenues pour des faits liés à Palestine Action.

Les prisonniers exigent leur libération immédiate sous caution et la fin des entraves à leurs communications personnelles en prison.

Tous les militants pro-palestiniens liés à Palestine Action se seraient vu refuser la libération sous caution et seraient maintenus en détention provisoire au-delà de la durée maximale de détention avant procès autorisée par la Cour de la Couronne au Royaume-Uni, soit 182 jours.

Des articles de presse ont déjà souligné que les prisonniers liés à Palestine Action subissent des restrictions croissantes concernant leur courrier, leurs appels téléphoniques et leurs visites depuis l'interdiction du groupe en juillet, lorsque la ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper, a interdit l'organisation,l'a qualifiant de « groupe terroriste ».

Cette interdiction signifie que toute expression de soutien ou d'appartenance au groupe constitue une infraction pénale passible d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à 14 ans.

Ces événements surviennent alors que des milliers de personnes ont déjà bravé l'interdiction de Palestine Action lors d'une action de désobéissance civile massive et « historique ».

Une trentaine de prisonniers sont actuellement en détention provisoire dans des prisons britanniques pour leur militantisme en lien avec la Palestine.

Bien que les accusés soient pour l'instant poursuivis pour des infractions non liées au terrorisme, le Service des poursuites de la Couronne (Crown Prosecution Service) a déclaré qu'il plaiderait devant les tribunaux qu'ils ont un « lien avec le terrorisme », ce qui pourrait alourdir leurs peines.

En juillet, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a vivement critiqué l'interdiction par le Royaume-Uni du groupe militant Palestine Action. Elle a qualifié cette mesure d'« abus inquiétant » des lois antiterroristes britanniques, exhortant le gouvernement à revenir sur sa décision.

Parallèlement, des dizaines de prisonniers pro-palestiniens incarcérés dans différentes prisons britanniques ont annoncé leur intention d'entamer une grève de la faim collective le 2 novembre, date anniversaire de la Déclaration Balfour en 1917, par laquelle le gouvernement britannique exprimait son soutien officiel au projet sioniste de colonisation de la Palestine.

Cette action pourrait devenir la plus importante grève de la faim organisée dans les prisons britanniques depuis 1981, lorsque dix prisonniers républicains irlandais ont trouvé la mort après 66 jours de grève de la faim dans les prisons d'Irlande du Nord occupée.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV