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Casse au Louvre : le butin de 88 millions d’euros introuvable malgré une série d’arrestations

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Des compagnies républicaines de sécurité (CRS) devant la pyramide du musée du Louvre le 27 octobre 2025. ©Reuters

L’enquête sur la casse spectaculaire du musée du Louvre progresse. Les voleurs, qui ont dérobé pour près de 88 millions d’euros de bijoux impériaux, ont tenté de négocier la revente de leur butin via le darknet, en contactant une société israélienne de sécurité. En dépit de plusieurs arrestations, aucune des pièces volées n’a encore été retrouvée.

D’après les informations révélées le 1ᵉʳ novembre par le quotidien Bild, un individu se présentant comme le représentant des cambrioleurs a contacté la société israélienne CGI Group via son site officiel. Il aurait proposé la vente d’une partie des bijoux dérobés sur le darknet, exigeant une réponse sous 24 heures.

Selon le directeur de CGI, Tsvika Nave, l’interlocuteur a fourni des preuves attestant qu’il détenait bien certains des joyaux. Spécialisée dans la traque d’œuvres d’art volées, CGI Group a aussitôt transmis l’information à son client, vraisemblablement une société d’assurance liée au musée, qui a informé la direction du Louvre.

Toujours selon Tsvika Nave, le musée est resté silencieux pendant six jours. « Nous avons perdu la confiance des voleurs, et le Louvre a laissé passer une vraie occasion de récupérer les bijoux », a-t-il déclaré à Bild, dénonçant « l’égoïsme et l’indécision » du musée.

CGI Group, une société dirigée par l’ancien chef du service de renseignement intérieur israélien Yaakov Peri, avait été discrètement recrutée après le vol. Tsvika Nave avait même, en août, alerté sur des discussions dans le darknet évoquant un futur vol au Louvre, avec la Joconde comme cible possible.

Plusieurs arrestations ont eu lieu, mais aucun bijou n’a été retrouvé. Deux suspects originaires d’Aubervilliers ont été arrêtés dès le 25 octobre. Selon les responsables français chargés de cette affaire, l’un des suspects a été interpellé à l’aéroport Charles-de-Gaulle alors qu’il tentait de partir en Algérie, l’autre en région parisienne, sur le point de fuir au Mali. Ils ont partiellement reconnu leur implication et ont été mis en examen pour vol en bande organisée.

Le 29 octobre, cinq nouveaux suspects ont été arrêtés dans plusieurs quartiers d’Île-de-France, certains alors qu’ils attendaient pour entrer dans un stade de football. L’un d’eux a été identifié par ADN. Ce 1ᵉʳ novembre, des défèrements étaient en cours devant des magistrats, « sur commission rogatoire », sans préciser le nombre exact de suspects concernés.

Malgré ces avancées judiciaires, la totalité des bijoux volés reste introuvable. Une situation qui alimente les critiques sur l’inefficacité des autorités françaises à protéger et retrouver leur patrimoine historique.

Pour rappel, la casse a eu lieu le 19 octobre. Quatre hommes ont utilisé un élévateur pour pénétrer dans le musée par une fenêtre. En à peine sept minutes, ils ont brisé les vitrines de la Galerie Apollon et emporté neuf pièces de joaillerie exceptionnelles ayant appartenu à des reines et impératrices françaises, dont l’impératrice Eugénie.

Parmi les objets volés figuraient des tiares, broches, colliers et boucles d’oreilles, d’une valeur totale estimée à 88 millions d’euros, selon la procureure Laure Beccuau. Une seule pièce, une couronne abîmée, a été retrouvée sur place.

Les voleurs ont laissé derrière eux plus de 150 indices : ADN, empreintes digitales, matériel non détruit. Des négligences qui ont rapidement permis d’identifier plusieurs suspects. La directrice du Louvre, Laurence des Cars, a admis le 22 octobre que la sécurité du musée n’avait pas été modernisée depuis près de 40 ans.

L’enquête, d’une ampleur inédite depuis plusieurs décennies, mobilise depuis deux semaines des moyens exceptionnels. D’après des sources proches du dossier, les profils des personnes arrêtées laissent penser à une équipe expérimentée, bénéficiant probablement de complicités logistiques pour s’introduire dans le musée.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV