La taxe Zucman sur les hauts patrimoines, proposée par la gauche a été largement rejeté par l'Assemblée nationale vendredi; 228 députés ont voté contre et 172 pour. Sa version « allégée » a été également rejetée par 228 voix contre 171.
La présidente des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a dénoncé ce rejet et appelé à la censure du gouvernement. « La seule solution qu'il reste, c'est la censure de Sébastien Lecornu et le départ d'Emmanuel Macron ».
« Pour obtenir que les riches payent leur dû il faut faire partir le gouvernement macroniste qui n'a plus personne pour le soutenir », a-t-elle martelé. « Nous appelons l'ensemble des députés à la gauche de cet hémicycle à censurer le Premier ministre ».
La députée du Val-de-Marne a également critiqué le manque de dialogue avec l’exécutif : « Il n'y a absolument rien à négocier avec un pouvoir macroniste qui, depuis qu'ils ont perdu les élections, décide d'appliquer leur programme, tout leur programme, rien que leur programme », a-t-elle ajouté avant de renouveler son appel à la censure.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a pointé la majorité de députés opposés à la proposition, notamment au sein du Rassemblement national, tout en insistant sur la nécessité de compenser les pertes : « Ce que je veux, c’est que cet argent soit prélevé sur les grandes fortunes et les grandes entreprises ».
Olivier Faure a également appelé le gouvernement à prendre des mesures pour « recueillir les milliards dont nous avons besoin », affirmant qu’il ne souhaite pas que « les classes populaires paient les impôts des milliardaires », ciblant notamment les entreprises bénéficiant chaque année de « 200 milliards d’aides ».
Conçue par l’économiste Gabriel Zucman, la « taxe Zucman » est une proposition de nouvelle imposition mondiale minimale, sur le patrimoine des grandes fortunes, pour, d'après ses promoteurs, corriger l'optimisation fiscale et rétablir un principe d’égalité devant l’impôt.
La France fait face à une dette publique qui, au deuxième trimestre 2025, atteignait près de 3 345 milliards d’euros, soit environ 114 % de son PIB. Dans ce contexte, le déficit public est estimé à 5,4 % du PIB cette année, avant de viser 4,6 % en 2026 selon le projet de loi de finances. Ces déséquilibres, conjugués à l’instabilité politique, mettent sous pression la crédibilité financière du pays.
Sur le front des agences de notation, Fitch Ratings a abaissé la note française à A+ en septembre 2025, suivie par Standard & Poor’s en octobre. Scope Ratings a maintenu sa note AA-, mais assortie d’une perspective négative, tandis que Moody’s a confirmé son Aa3, également sous surveillance négative.