Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du mouvement du Jihad islamique de la Palestine, a déclaré que toute force de maintien de la paix ou « force de stabilisation » déployée à Gaza devrait être autorisée par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, et non par des décisions unilatérales du président américain Donald Trump.
« Nous soutenons une force mandatée par le Conseil de sécurité avec des tâches claires et limitées, et non une force imposée unilatéralement », a souligné M. al-Hindi dans un entretien accordé dimanche 26 octobre.
Le responsable a précisé que le rôle d’une telle force devrait se limiter à « séparer les parties et surveiller le cessez-le-feu, à l’instar de la FINUL » - en référence à la Force intérimaire des Nations unies au Liban créée en 1978 pour superviser le retrait israélien du territoire libanais. Il a catégoriquement exclu que cette force puisse avoir pour mission de « surveiller ou d’occuper Gaza ».
M. al-Hindi a insisté sur la nécessité d’un mandat onusien définissant clairement les missions, la durée et la zone d’intervention de la force. « Ce que nous observons actuellement relève d’une tentative de contournement [des instances internationales légitimes, NDLR] », a-t-il averti.
Il a également mis en garde contre toute ingérence extérieure dans les affaires palestiniennes, et a affirmé : « Nous rejetons toute forme de tutelle ou de curatelle étrangère, quel que soit le nom qu’on lui donne. Qu’il s’agisse d’une autorité technocratique, d’une administration de paix ou d’un comité de stabilisation, si cela implique un contrôle étranger, cela reste une tutelle ».
Le secrétaire général adjoint du Jihad islamique de la Palestine a catégoriquement rejeté l’éventuelle implication de l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, ou de toute personnalité similaire dans l’administration de Gaza, qualifiant une telle perspective de « nouvelle déclaration Balfour » - en référence au texte de 1917 qui a conduit à la création illégale de l’entité israélienne au cœur du territoire palestinien.
Mohammad al-Hindi a fermement insisté sur le fait que tout mécanisme de supervision « devrait tirer sa légitimité d’une institution palestinienne existante - que ce soit la présidence ou un ministère - tandis que les médiateurs internationaux se contenteraient de coordonner avec les différentes parties ».
Le responsable a explicitement rejeté la proposition d’un prétendu « conseil de paix » dirigé par Donald Trump et Tony Blair, qualifiant ce concept « d’atteinte inacceptable à la souveraineté palestinienne ».
Il a précisé que le rôle de toute entité internationale devait se limiter à « superviser les fonds de reconstruction et garantir la transparence, sans s’immiscer dans la gouvernance de Gaza ». Pour M. al-Hindi, « la question fondamentale n’est pas le nom de l’organisme ni son promoteur, mais bien la souveraineté : l’autorité réelle doit demeurer palestinienne ».
Il a par ailleurs accusé le régime israélien de « pratiquer le chantage, les retards délibérés et la manipulation » dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu récemment conclu avec les factions de la Résistance palestinienne à Gaza.
Il a déclaré : « Israël n’a pas respecté ses engagements, ni quant au volume ni au type d’aide fournie à Gaza, ni quant à l’arrêt des attaques. Les médiateurs doivent assumer leurs responsabilités. »
Il a déclaré que le régime israélien bloquait l’équipement nécessaire pour récupérer les corps des prisonniers tout en « se plaignant des retards dans leur restitution ». Il a fermement précisé : « Nous avons restitué les prisonniers vivants - quant aux morts ? Nous n’en voulons pas. »
M. al-Hindi a accusé Israël de « manipuler le prétexte des corps pour justifier de nouvelles agressions » contre le territoire assiégé, signalant que certaines dépouilles de prisonniers palestiniens étaient marquées par des traces d’exécution. « Ce sont des crimes qui font honte à l’humanité », a-t-il affirmé en précisant avoir clairement informé les médiateurs que « cette situation est intenable ».
Il a également alerté sur la réduction par Israël de l’aide convenue et la fermeture du point de passage de Rafah avec l’Égypte, malgré les violations répétées de la trêve. « Le régime occupant contrôle la moitié de la bande de Gaza, garde Rafah fermé et n’autorise que quinze pour cent de l’aide humanitaire promise », a-t-il indiqué.
Le secrétaire général adjoint du Jihad islamique de la Palestine a confirmé que les factions de la Résistance avaient atteint un accord sur les points essentiels du processus de paix, incluant « l’échange de prisonniers, la cessation des hostilités, le retrait des forces israéliennes ou un calendrier de retrait, et l’acheminement de l’aide humanitaire ».
Mohammad al-Hindi a précisé que le Jihad islamique et les autres factions palestiniennes soutiennent le principe selon lequel l’administration de Gaza doit fonctionner sous l’autorité du gouvernement palestinien légitime.
Il a déclaré : « Il y a près de dix mois, nous avons proposé la création d’un comité technocratique par décret présidentiel du président Mahmoud Abbas, avec une assise juridique et administrative en Cisjordanie. Nous n’avons soulevé aucune objection à cette formule. »
Le responsable a clairement identifié l’obstacle principal à cette solution : « C’est Israël, et non les factions palestiniennes, qui s’oppose à cet arrangement. Le régime israélien a explicitement informé toutes les parties de son refus de toute formule impliquant l’Autorité palestinienne. »
« Toute solution pour Gaza doit permettre de reconnecter le territoire à la Cisjordanie et à la cause palestinienne dans son ensemble, car nous formons un seul peuple, où que nous nous trouvions », a réaffirmé M. al-Hindi
Les récents pourparlers tenus au Caire ont abordé les questions cruciales de « la gouvernance de Gaza, son lien institutionnel avec la Cisjordanie, le déploiement de forces internationales – incluant leur mandat, leurs pouvoirs et leur calendrier – ainsi que la question des armements », a-t-il révélé.
Il a confirmé que le comité technocratique, une fois établi, « assumera la gestion des affaires intérieures de Gaza, y compris les fonctions de sécurité et de maintien de l’ordre exercées actuellement par l’administration du Hamas.
“Nous sommes préparés à annoncer cet arrangement sans délai”, a-t-il affirmé, tout en soulignant l’obstacle majeur du blocus israélien qui pèse sur Gaza.
M. al-Hindi a condamné les violations quotidiennes commises par Israël depuis l’entrée en vigueur de la trêve début octobre, dénonçant une escalade meurtrière.
Selon des sources médicales locales, les établissements hospitaliers de Gaza ont accueilli près de vingt dépouilles au cours des dernières vingt-quatre heures. Le bilan global du conflit s’élève désormais à plus de 68 500 civils tués et plus de 170 300 blessés.