La guerre civile au Soudan pourrait bien avoir atteint un point de non-retour. Les Forces de soutien rapide (FSR), les paramilitaires dirigés par le général Hemedti, ont annoncé ce dimanche 26 octobre avoir pris le contrôle total de la ville assiégée d’el-Fasher, capitale du Darfour-Nord.
Cette revendication, si elle se confirme, marquerait un tournant décisif dans le conflit qui oppose les FSR à l’armée soudanaise, dirigée par le général al-Burhan, indique le site d’information Afrik.com.
El-Fasher, assiégée depuis des mois et théâtre de combats acharnés, était considérée comme le dernier bastion de l’armée régulière dans toute la région du Darfour.
Selon un communiqué diffusé sur leur chaîne Telegram, les FSR ont d’abord revendiqué la saisie du quartier général de l’armée à el-Fasher. Cette prise stratégique aurait été le prélude à l’annonce, faite plus tard dans la journée, du contrôle total de la ville.
Depuis dix-huit mois, el-Fasher a été au cœur d’intenses affrontements, avec l’armée soudanaise appuyée par ses alliés locaux. Le siège prolongé de la ville a eu des conséquences humanitaires désastreuses.
Si l’information de la prise d’el-Fasher par les FSR devait se vérifier, ce serait un coup très dur pour l’armée régulière et un succès majeur pour les paramilitaires, qui parlent déjà d’un « moment décisif » dans les combats.
Toutefois, la prudence reste de mise. Au moment de l’annonce des FSR, l’armée soudanaise n’avait pas encore réagi à ces revendications. Seul un porte-parole du Comité de résistance populaire, un mouvement créé pour soutenir l’armée, a rejeté la version des FSR. Pour ce mouvement, « contrôler le QG de l’armée ne veut pas dire contrôler el-Fasher », et il affirme que les combats se poursuivent.