Les dirigeants de l’UE ont demandé jeudi 23 octobre à la Commission d’explorer les moyens de financer l’Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d’un prêt qui s’appuierait sur les avoirs russes gelés.
Cette proposition a minima, sera à l’ordre du jour du prochain sommet européen en décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles.
Selon un rapport de RFI, elle est délibérément formulée en termes vagues afin de prendre en compte les réserves de la Belgique où se trouve l’essentiel de ces fonds. Les avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie dans l’Union européenne ont été immobilisés à la suite des sanctions décidées par les Occidentaux après le conflit ukrainien en 2022. Ils représentent quelque 210 milliards d’euros.
Dès le début du sommet, le Premier ministre belge, Bart De Wever, avait menacé de bloquer tout le processus s’il n’obtenait pas satisfaction sur les conditions qu’il a posées, au grand dam du président ukrainien.
Sur les réserves politiques, le président français Emmanuel Macron a reconnu que « cette solution pose des questions juridiques et des questions de partage du risque », tout en soulignant qu’elle restait la piste la plus prometteuse pour aider financièrement l’Ukraine sur les années à venir.
Présent à Bruxelles pour une partie des discussions, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué les « bons résultats » du sommet des dirigeants de l’UE. Sur son compte X, il a affirmé « le soutien politique » concernant les avoirs russes gelés.
Plus tôt dans la journée, le département américain du Trésor a ordonné le gel de tous les avoirs des deux sociétés sur le sol américain et interdit à toute entreprise des États-Unis de commercer avec elles, une décision saluée par les dirigeants européens.
Le président Macron a estimé que ces mesures porteront un « coup massif » au financement de la guerre. Qualifiant d’« un véritable tournant » les sanctions parallèles des États-Unis et les mesures coercitives européennes, Macron a déclaré que cela « va porter ses effets ».
« C’est un coup massif qui est porté au financement de l’effort de guerre de la Russie alors même que pour la première fois depuis le début de ce conflit, l’économie russe commence à souffrir bien davantage », a-t-il ajouté.
Pourtant, la Russie a minimisé les sanctions américaines en les appelant « contre-productives », Vladimir Poutine jugeant qu’elles n’auraient pas d’« impact significatif » sur l’économie de son pays.
