Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères affirme que le terme « snapback » n’existe pas dans le texte de l’accord nucléaire iranien de 2015, officiellement appelé Plan global d’action commun (PGAC). Il s’agit d’« expression fabriquée » par l’Occident et employée pour rétablir les résolutions expirées de l’ONU contre l’Iran, a-t-il estimé.
Ce mercredi 22 octobre, à l’Université Razavi des sciences islamiques de Mashhad, Esmaïl Baghaï a déclaré que de nombreuses « affirmations faites par Wendy Sherman au sujet du mécanisme de snapback sont fausses ».
Wendy Ruth Sherman, négociatrice nucléaire américaine lors des négociations sur le PGAC, a écrit dans ses mémoires « Fear Is Failure: Lessons on Courage, Power, and Persistence » que l’inclusion du mécanisme dit de « snapback » — ou le rétablissement des sanctions de l’ONU contre l’Iran — était l’une des parties finales et les plus difficiles des négociations.
M. Baghaï a rejeté cette affirmation précisant que « le texte du PGAC est clair et direct ». Il a également récusé les affirmations selon lesquelles l’Iran avait été averti du snapback.
Pour le diplomate iranien, une méfiance mutuelle existait déjà lors des négociations : « La partie adversaire ne nous faisait pas confiance, et nous ne lui faisions pas confiance non plus. »
« Certains prétendent que le mécanisme de snapback nous a été imposé, mais c’est complètement faux », a-t-il ajouté.
Il a expliqué que la garantie de l’Iran résidait dans ses propres actifs nucléaires, tandis que l’autre partie voulait des assurances que si l’Iran violait ses engagements, les résolutions pourraient être rétablies.
M. Baghaï a souligné l’adhésion de bonne foi de l’Iran au PGAC, malgré les violations commises par l’autre partie.
La résolution 2231, « fondée sur un raisonnement juridique et logique, a effectivement pris fin, mais les parties occidentales insistent pour la maintenir en vigueur », a noté le haut responsable.
Deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et des pays du Mouvement des non-alignés s’opposent à l’interprétation occidentale. « L’importance et la grandeur de notre pays et de nos capacités diplomatiques » sont bien reconnues, a indiqué M. Baghaï.
Et de poursuivre : « L’unilatéralisme agressif des États-Unis met en danger la paix et la sécurité internationales et favorise une évolution dangereuse des relations internationales. Par divers moyens, notamment les guerres tarifaires et la coercition, Washington cherche à dominer le monde. »
Il a aussi évoqué le changement de nom du Département de la Défense américain en « Département de la Guerre », comme un exemple clair de l’approche coercitive de Washington.
L’Iran a déclaré samedi la fin du PGAC et de toutes les restrictions imposées par l’ONU à son programme nucléaire après l’expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité, qui a approuvé l’accord nucléaire. Le programme nucléaire pacifique de l’Iran doit être dorénavant traité sous la surveillance internationale standard.