Le mouvement de résistance palestinien Hamas a accusé l’armée israélienne d’avoir violé l’accord de cessez-le-feu à Gaza, appelant les pays garants de l’accord à intervenir d’urgence pour assurer la mise en œuvre par Israël des dispositions prévues.
Dans un communiqué publié dimanche 19 octobre, le Hamas a recensé six cas de violation commis par le régime occupant israélien depuis l’entrée en vigueur de l’accord conclu à Charm el-Cheikh en Égypte, le 9 octobre, dans le cadre du plan du président américain Donald Trump visant à mettre fin à la guerre génocidaire israélienne dans la bande de Gaza.
La Résistance palestinienne a réaffirmé son engagement total et ferme envers l’accord négocié par les médiateurs (Égypte, Qatar, Turquie et États-Unis), malgré la violence israélienne, qui, selon elle, a été reprise contre la population de la bande côtière dès le premier jour de l’entrée en vigueur de la trêve.
Parmi les faits énumérés figurent le massacre ciblé de civils palestiniens, le non-respect de la « ligne jaune » ainsi que le refus d’autoriser l’entrée d’aide humanitaire et de fournitures essentielles nécessaires à la reconstruction de Gaza. Le Hamas a également dénoncé le refus d’Israël de fournir une liste complète des Palestiniens encore détenus, signalant par ailleurs des mutilations infligées aux corps des martyrs.
Massacre des civils
Les forces d’occupation ont délibérément pris pour cible des civils et ouvert le feu sur eux dans des zones où ils étaient autorisés à circuler, tuant 46 personnes et blessant 132 jusqu’à la publication du communiqué à 14h30.
La moitié des victimes étaient des femmes, des enfants et des personnes âgées, y compris une famille palestinienne comprenant sept enfants et deux femmes.
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Le mouvement estime que ces opérations criminelles délibérées poursuivent la politique d’agression et de terrorisme, et constituent une tentative de saper et de contrecarrer l’accord.
Non-respect de la « ligne jaune »
Le Hamas a également souligné que les forces d’occupation ont poursuivi leur contrôle des zones près de la « ligne jaune », une ligne de retrait temporaire, à des distances allant de 600 à 1 500 mètres au sud, à l’est et au nord de la bande de Gaza.
Des tirs d’artillerie, des frappes de quadricoptères et des tirs depuis des véhicules et des équipements de surveillance ont empêché les civils de rentrer chez eux, renforçant l’occupation et la pression sur les populations civiles.
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La zone ciblée s’étend sur 45 kilomètres carrés, ce qui constitue une violation flagrante de la ligne de retrait temporaire, les véhicules militaires continuant d’avancer dans cette bande.
Non-respect du protocole humanitaire et refus de l’entrée de denrées alimentaires
Malgré une clause prévoyant des fournitures importantes et régulières d’aide, les autorités israéliennes ont bloqué l’entrée de produits essentiels et de carburant, fermant des passages et restreignant l’entrée de semences agricoles.
Seuls trois camions-citernes à gaz et 29 camions-citernes ont été autorisés sur une période de neuf jours, alors que l’accord prévoit l’entrée de 50 camions-citernes par jour. Cela signifie que les entrées représentent 7,1 % de ce qui avait été convenu.
Refus d’autoriser l’entrée des fournitures essentielles à la reconstruction et à la restauration des infrastructures
L’accord prévoit la remise en service des infrastructures, mais le Hamas a affirmé que le régime occupant continue d’empêcher l’entrée des fournitures essentielles.
Refus de publier la liste complète des prisonniers et martyrs
Concernant les prisonniers, le mouvement a indiqué que l’occupation continue de tarder à libérer les femmes et les enfants qui restent en détention à ce jour, sans qu’Israël fournisse de listes précises et complètes des prisonniers ni des martyrs dont elle détient encore les corps.
Le Hamas a souligné que les autorités d’occupation ne se sont pas engagées à permettre aux familles des détenus libérés et des déportés hors de Palestine –dans les accords du 19 janvier et du 9 octobre– de quitter la Cisjordanie pour retrouver leurs enfants.
Les détenus étaient systématiquement battus, humiliés et torturés. Même ceux qui étaient libérés étaient humiliés, privés de nourriture et battus par les forces d’occupation jusqu’à leur remise à la Croix-Rouge.
Mutilation des corps des martyrs
Preuves de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la Résistance a reçu les corps de 150 martyrs, dont certains étaient menottés et les yeux bandés, et de nombreux corps portaient des traces de pendaison ou d’écrasement sous les chaînes, ce qui confirme que ces individus avaient été exécutés alors qu’ils étaient détenus en prison.
Par ailleurs, l’identité de la plupart des corps n’a pas encore été établie, et le mouvement exige l’accélération de la mise en place d’un dispositif de test ADN pour identifier les martyrs, ainsi que l’installation d’équipements lourds pour dégager les décombres sous lesquels des milliers de corps sont encore ensevelis.
Le Hamas a souligné que ce qui s’est passé à Gaza constitue des crimes de guerre à part entière et des crimes contre l’humanité, ce qui nécessite une responsabilité internationale.