Au Niger, le Palais de la Présidence a accueilli, samedi 18 octobre, une réunion consacrée à la préservation et à la transmission fidèle de la mémoire nationale, afin d’offrir aux générations futures une histoire écrite par les Nigériens eux-mêmes, loin du regard colonial.
Présidée par le général d’Armées Abdourahmane Tiani, président de la République, la séance s’est tenue en présence des membres du Conseil national pour la sauvegarde de la Patrie (CNSP) et du comité ad hoc chargé de l’écriture de l’Histoire du Niger. L’objectif : réfléchir à des mécanismes garantissant la préservation et la transmission fidèle de la mémoire nationale.
Le président Tiani a insisté sur la nécessité « de donner au peuple nigérien, et particulièrement aux générations futures, une histoire écrite par les Nigériens eux-mêmes, dans la vérité, la dignité et la responsabilité ».
Plusieurs ministres ont assisté à la rencontre, notamment le Premier ministre, le directeur de cabinet du président Tiani, ainsi que les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Formation technique.
Les participants ont réaffirmé leur engagement à soutenir les travaux du comité afin de faire ressortir la richesse de l’héritage national et la résilience du peuple nigérien.
Selon les autorités, cette démarche s’inscrit dans la vision du chef de l’État de bâtir « un Niger souverain, uni et maître de son destin ».
« Le Togo a écrit son histoire générale, le Burkina Faso et le Sénégal aussi… alors pourquoi pas nous ? », interrogeait le professeur Mamoudou Djibo, enseignant chercheur au département d’histoire de l’Université de Niamey et rapporteur général du comité, en novembre dernier à l’occasion de la création du-dit comité.
Il rappelle que le projet, qui vise à écrire l’histoire générale du Niger, de la préhistoire à nos jours, remonte à plusieurs années et que le pays dispose déjà de textes de référence issus de grands historiens nigériens.
Cependant, selon lui, « aucun n’a embrassé l’histoire dans sa globalité » et il n’existe pas encore d’ouvrage dédié à l’histoire du Niger dans les écoles.
« Nous sommes au cœur de l’histoire de l’Afrique continentale. Alors, pourquoi ne pas la mettre à jour ? Pour éviter que nos enfants continuent à ignorer leur histoire », estime cet ancien ministre nigérien de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Des inquiétudes ont été exprimées quant à certaines périodes, notamment celle coloniale. Mais l’ancien ministre Mamoudou Djibo se veut rassurant : « Nous ne voulons rien effacer. Il ne s’agit pas de réviser l’histoire, mais de mener un travail scientifique pour que les Nigériens s’approprient leur passé. »
Le comité chargé de l’écriture de l’Histoire du Niger a été créé en novembre 2024. Selon les autorités, cette initiative est le fruit d’un travail élaboré depuis « plusieurs années ».