Le Fonds monétaire international (FMI) a publié mardi ses prévisions de croissance qui restent très sombres pour la France, avec tout juste 0,7% attendu cette année.
Le FMI prévoit une croissance limitée à seulement 0,7 % pour la France en 2025, contre 1,2 % pour l’ensemble de la zone euro, en raison de l’impact délétère de l’instabilité politique.
La dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 a laissé un goût amer en France. « L'incertitude politique, la difficulté à mettre en place un budget et à tracer une trajectoire budgétaire, tout cela a un impact sur les décisions d'investissement et la confiance des ménages. Les ménages français et les entreprises sont dans une position très attentiste, ce qui contribue à dégrader la croissance », a pointé Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI, lors d'un entretien accordé à l'AFP.
M. Gourinchas a averti que le choc tarifaire américain continuait d'agir comme un facteur négatif sur l'offre, poussant l'inflation à la hausse et pesant sur la croissance.
Cette faiblesse, qualifiée de « grand gâchis » par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, coûte au moins 0,2 point de croissance. L’économiste Éric Dor explique par ailleurs que les « projections du FMI montrent que la France va continuer à augmenter la dette publique en proportion du PIB, contrairement aux autres pays très endettés ».
Le taux d’épargne, à 19 % du revenu disponible, reflète un attentisme record des ménages tandis que la croissance est insuffisante pour résorber les tensions sur les finances publiques.
L'objectif affiché des deux projets de loi de finances, de l'État et de la Sécurité sociale, est de garder le déficit sous les 5% du PIB, contre 5,4% en 2024, au lieu de 4,7% initialement prévu , afin de disposer d'une marge de négociation avec les oppositions.
Mais le nouveau gouvernement français pourrait avoir une durée de vie limitée alors que les groupes LFI et RN ont d'ores et déjà déposé des motions de censure.
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Ailleurs, l’Allemagne stagne sous le choc énergétique, et le Royaume-Uni, avec un déficit à 5,7 %, suscite l’inquiétude des marchés mais aussi d’institutions comme la Cour des comptes qui a alerté début septembre sur l’urgence d’un budget face à une situation financière préoccupante. Dans un contexte géopolitique explosif la France ne pèse désormais plus que 3 % du PIB mondial et doit urgemment retrouver un peu de stabilité.