Le Conseil de l’Europe a mis en garde jeudi ses 46 États membres contre les expulsions de migrants vers des pays tiers, évoquant un risque de torture et de mort pour les personnes concernées.
« De telles politiques peuvent exposer des femmes, des hommes et des enfants à un risque significatif d’atteintes graves et de souffrance prolongée », a écrit le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Michael O’Flaherty, dans un communiqué.
Certains pays ont commencé à externaliser leur politique migratoire, comme l’Italie, qui a ouvert en Albanie l’an dernier des centres d’accueil transformés en sites de rapatriement.
Mais pour le Conseil de l’Europe, vigie des droits de l’homme et de la démocratie sur le continent, ces mesures posent « des défis ». « Les politiques d’externalisation pourraient soumettre des personnes à la torture ou à d’autres mauvais traitements, à des expulsions collectives et à des détentions arbitraires ou pourraient mettre leur vie en danger », détaille M. O’Flaherty.
Le mois dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a donné raison à des magistrats italiens qui ont ordonné le rapatriement en Italie de migrants expulsés vers l’Albanie par le gouvernement de Giorgia Meloni.
De son côté, la Cour européenne des droits de l’homme, qui dépend du Conseil de l’Europe, avait bloqué en 2022 un transfert de migrants par le Royaume-Uni en direction du Rwanda. Londres a depuis signé avec Paris un traité prévoyant le renvoi de migrants vers la France, entré en vigueur le mois dernier.
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Hors d’Europe, quatre pays d’Afrique — Ouganda, Rwanda, Eswatini, Soudan du Sud — acceptent d’accueillir des migrants expulsés des États-Unis depuis le retour au pouvoir du président Donald Trump.