Les États-Unis ont révoqué les visas d’environ 80 responsables palestiniens, dont Mahmoud Abbas, empêchant leur participation à l’Assemblée générale de l’ONU. Cette décision américaine, critiquée comme une violation du droit international, vise à soutenir la politique israélienne en toute circonstance et sans condition.
À quelques semaines de l’Assemblée générale des Nations unies, les États-Unis ont annoncé la révocation ou le refus de visas pour environ 80 responsables de l’Autorité autonome palestinienne (AP) et de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), y compris le président de l’Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas.
Cette mesure, qualifiée de « fracassante », vise à empêcher leur participation à l’ONU, où la France et d’autres pays occidentaux, comme l’Australie, le Royaume-Uni et le Canada, prévoient de reconnaître l’État palestinien en réponse à la crise humanitaire à Gaza.
Pour Nader Hachemi, chercheur à l’Université de Georgetown, il s’agit d’une stratégie concertée avec Israël visant à « écraser le nationalisme palestinien » et à empêcher la création d’un État palestinien. Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a salué sur X cette « étape courageuse » de l’administration américaine, conforme au rejet israélien d’un État palestinien.
Ce geste intervient alors qu’Israël envisage une annexion de la Cisjordanie en réaction à la reconnaissance internationale de la Palestine. Des sources affiliées à Axios rapportent que Ron Dermer, ministre israélien, a menacé d’annexer la « zone C » (60 % de la Cisjordanie) si la France persiste dans sa démarche.
Cette décision américaine viole l’Accord de siège de l’ONU de 1947, qui oblige les États-Unis à permettre l’accès des délégations à New York. Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, ont dénoncé une atteinte au droit international, proposant la tenue d’une session à Genève.
L’AP, par la voix de son porte-parole Nabil Abou Roudeina, a exprimé son « profond regret » et appelé à une révision de cette mesure. Cette situation pourrait relancer le débat sur le siège de l’ONU.