Paris se prépare à un moment décisif pour le gouvernement de François Bayrou, avec un vote de confiance prévu à l’Assemblée nationale le 8 septembre. Dans un contexte d’instabilité politique sans précédent, cette action pourrait provoquer une crise gouvernementale et budgétaire majeure, compromettant le projet de budget 2026 et fragilisant la position de la France sur la scène européenne.
Le Premier ministre prononcera un discours de politique générale, suivi d’un débat et d’un vote. Sur les 577 députés que compte l’Assemblée, 289 voix sont nécessaires pour renverser le gouvernement. Plusieurs partis, dont le Rassemblement national, La France insoumise, le Parti communiste, les Écologistes et le Parti socialiste, ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre Bayrou, rendant sa chute probable.
Scénarios possibles après le vote :
Chute probable du gouvernement :
Si le vote tourne en défaveur de Bayrou, le gouvernement devra démissionner et n’assurera que les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un successeur par le président Emmanuel Macron. Plusieurs options sont alors envisageables :
-Nomination d’un nouveau Premier ministre issu du socle commun.
-Nomination d’une personnalité politique ou de la société civile capable de rassembler une coalition.
-Mise en place d’un gouvernement technique dirigé par un haut fonctionnaire sans réformes trop importantes.
Tous ces scénarios pourraient cependant se heurter à de nouvelles motions de censure.
Scénario improbable : maintien de Bayrou
Sa survie nécessiterait des concessions importantes de la part d’autres partis, notamment sur le budget 2026. Malgré de ses éventuelles négociations dès lundi avec plusieurs partis, sa position resterait fragile.
Dissolution de l’Assemblée nationale
La Constitution permet à Macron de dissoudre de nouveau l’Assemblée, un an après la dissolution surprise du 9 juin 2024. De nouvelles élections législatives devraient alors se tenir dans les 20 à 40 jours suivants. Bien que Macron se soit déclaré opposé à cette option, 63 % des Français sondés par l’IFOP pour LCI y seraient favorables. L’extrême droite y voit une opportunité d’obtenir une majorité après ses 33 % au premier tour de juin 2024.
Hypothèse marginale : démission de Macron
Certains évoquent la possibilité d’une démission présidentielle si Bayrou échoue, mais cette option reste très improbable. Jean-Luc Mélenchon a néanmoins indiqué que LFI déposerait une motion de destitution si le Premier ministre était renversé.
Conséquences pour le budget 2026
Une chute du gouvernement bloquerait automatiquement le projet de budget 2026. Un nouveau cabinet pourrait proposer une version révisée. Si aucun gouvernement n’est installé avant la fin 2025, une disposition permet de reconduire le budget 2025 pour assurer la continuité des finances publiques, mais au risque d’affaiblir la crédibilité financière de la France vis-à-vis des agences de notation et de l’Union européenne.