L’ambassade de France en Algérie a annoncé, mardi 26 août, que le ministère algérien des Affaires étrangères avait refusé, depuis le début de cette année, l’essentiel des demandes d’accréditation pour des agents consulaires français.
« Cette année, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas donné suite à la majorité des demandes de visas d’accréditation déposées pour ces personnels », a indiqué la représentation diplomatique française dans un communiqué.
C'est en effet l'une des conséquences de la crise diplomatique entre Alger et Paris, et qui s'ajoute à la dénonciation déjà actée de l'accord bilatéral de 2013 relatif à l'exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.
Dans un communiqué, l'ambassade de France en Algérie souligne que « la dégradation des relations entre la France et l’Algérie aura pour effet une réduction significative des effectifs de l'ambassade et des trois consulats généraux dès le 1er septembre prochain. C'est en effet à cette date que les agents expatriés, qui assurent la relève de leurs prédécesseurs partis vers d'autres horizons, prennent habituellement leurs fonctions au sein de nos services à Alger, Oran et Annaba ».
En conséquence, l’ambassade et les trois consulats généraux français en Algérie verront leurs effectifs réduits d’un tiers à partir du 1er septembre.
Crise diplomatique prolongée entre Alger et Paris
Les relations entre l’Algérie et la France sont tendues depuis l’été 2024, à la suite de la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître « la souveraineté marocaine » sur le Sahara occidental.
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Malgré une tentative de réconciliation en mars 2025, avec un échange téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, et une visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot en Algérie en avril, les tensions ont repris de plus belle. L’expulsion réciproque de diplomates en avril et mai 2025, ainsi que la suspension récente de l’accord de 2013 par la France, illustrent la persistance de ces difficultés.
Fin juillet 2025, l’Algérie a retiré les accès privilégiés aux ports et aéroports à l’ambassade de France après des problèmes d’acheminement de valises diplomatiques.
Le 7 août dernier, le président français Emmanuel Macron a demandé la « suspension officielle » de l'accord de coopération de 2013, déjà mis de facto en pause depuis les renvois réciproques de diplomates en mai.
Le chef d'État français souhaite également que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, obtienne une coordination avec les autres pays de l’espace Schengen pour limiter l’accès au territoire européen des responsables algériens concernés. Cette crise s’ajoute à un contentieux historique très profond entre l’Algérie et la France.