La Poste emboîte le pas à ses homologues européens. Ce vendredi 22 août, le groupe tricolore a annoncé suspendre dès le 25 août les envois de colis vers les États-Unis, en dehors des envois de cadeaux entre particuliers de moins de 100 euros. Une décision prise en réaction aux nouvelles procédures douanières américaines, instaurées par l’administration Trump.
À compter du 29 août prochain, en effet, « les marchandises qui disposent d’une franchise de droits de douane jusque 800 dollars vont être soumises [...] à des droits de douane dès le 1er dollar payables à la douane américaine avant que les articles n’entrent aux États-Unis », indiquait La Poste dans un communiqué publié mercredi.
Or, « les spécifications et modalités techniques n’ont été publiées par la douane américaine que le 15 août, ce qui laisse aux postes européennes un délai extrêmement court pour se préparer, d’autant que ces modalités appellent en l’état de nombreuses précisions ». Dans ces conditions, l’entreprise prévenait qu’elle suspendrait les envois « temporairement », le temps de trouver des « solutions afin de permettre à ses clients entreprises et particuliers, de poursuivre l’expédition de marchandises vers les États-Unis en respectant les nouvelles exigences douanières ».
La Poste imite ses homologues allemande et belge
Le sujet est pris au sérieux par l’entreprise publique : « Il est urgent de clarifier les nouvelles exigences de la douane américaine, afin de faire les développements informatiques nécessaires et les déployer dans les réseaux postaux », insistait ce jeudi Jean-Paul Forceville, directeur des relations internationales du groupe. Les chiffres sont loin d’être anodins, La Poste envoyant chaque année, en moyenne, quelque 1,6 million de colis, toutes valeurs confondues, dont une majorité vaut moins de 800 dollars, selon les données du groupe.
La Poste n’est, du reste, pas la seule entreprise européenne à interrompre l’envoi de colis Outre-Atlantique. C’est aussi le cas de son homologue allemande, la Deutsche Post, qui l’a annoncé également ce vendredi, ainsi que de la poste belge, Bpost, qui l’a fait savoir cette semaine. Idem en Espagne ou en Autriche. Le dossier est porté, à l’échelle du continent, par PostEurop, l’association des opérateurs postaux européens.
« La nouvelle réglementation [...] aura des conséquences importantes pour toutes les entreprises postales du monde entier et leurs clients qui envoient des envois via les réseaux postaux », indiquait récemment l’organisation dans un communiqué, regrettant que des détails critiques « ne (soient) pas encore clairement définis ».