Alors que les nouveaux droits de douane américains n’étaient pas encore entrés en vigueur, le déficit commercial de la France s’est déjà creusé au premier semestre.
Sur les six premiers mois de 2025, le déficit commercial de la France a atteint 43 milliards d’euros soit une dégradation de 4,4 milliards d’euros par rapport au second semestre 2024, en raison d’une hausse des importations qui dépasse celle des exportations, selon les douanes.
Ces données ont été publiées jeudi 7 août, le jour même de la mise en place par Donald Trump de droits de douane imposés par les États-Unis à des dizaines d’économies, instaurant une nouvelle donne commerciale dans le monde.
Selon ces données, sur le seul deuxième trimestre, le déficit de la France s’établit à 22,9 milliards, soit une détérioration de 2,8 milliards d’euros par rapport au premier trimestre 2025.
Cela s’explique par une chute des prix de l’énergie et des exportations d’électricité en valeur et par un repli des exportations de produits aéronautiques et de navires et bateaux, détaillent les douanes.
Et à titre d’exemple les importations de produits pharmaceutiques augmentent nettement au deuxième trimestre pour atteindre leur « plus haut niveau historique ».
Il s’agit d’un « vrai signal d’alerte », a déclaré le ministre français du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, dans un entretien au journal le Monde, à propos de la dégradation de la balance commerciale.
Depuis la mise en œuvre provisoire des surtaxes américaines en avril, l’évolution des exportations françaises vers les États-Unis « ne permet pas pour le moment d’identifier d’effet manifeste des droits de douane » ni de « baisse significative » des exportations de la France vers les États-Unis en comparaison à la même période en 2024, notent les douanes.
Si l’impact des surtaxes américaines n’est pas « lisible dans les chiffres », elles vont d’abord affecter les consommateurs américains qui en seront les « premières victimes », a estimé Laurent Saint-Martin, déplorant une « double menace » avec « une perte d’exportations vers les États-Unis et une croissance mondiale affaiblie ».