Attaquée par la Ligue des droits de l’Homme pour atteinte aux libertés, la Ville de Vierzon en France a décidé d'abroger un arrêté interdisant de mendier dans les rues du centre-ville.
À la veille d'une audience devant le tribunal administratif, Vierzon a abrogé, lundi 4 août, son arrêté qui avait été pris le 1er juin et devait courir jusqu'au 31 mai 2026.
La décision fait suite à un recours déposé par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui dénonçait une atteinte aux libertés fondamentales.
La maire Corinne Ollivier, a justifié cette abrogation par sa volonté d’éviter une « polémique stérile », tout en maintenant que l’arrêté répondait à des plaintes d’habitants et de commerçants. Elle n'écarte pas, toutefois, la possibilité de reprendre un arrêté similaire mais uniquement pour l'été 2026.
Ce cas reflète un débat national sur la stigmatisation des plus démunis.
La LDH, par la voix de son avocate Marion Ogier, membre du bureau national, a salué cette décision comme une victoire pour les droits des plus démunis. L’association conteste régulièrement ce type de mesures en France, avec un recours environ tous les deux mois, estimant qu’elles stigmatisent les populations vulnérables et violent le principe de dignité humaine.
À Vierzon, l’arrêté était perçu comme discriminant, car il risquait de cibler les personnes en situation de précarité sur la base de leur apparence ou de leur comportement, sans preuve de troubles graves. Cette abrogation intervient dans un contexte où d’autres villes françaises, comme Sablé-sur-Sarthe ou Amiens, ont vu leurs arrêtés anti-mendicité suspendus par la justice pour des raisons similaires.
Un débat récurrent
La maire a toutefois défendu la nécessité de telles mesures, précisant que cet arrêté, instauré depuis 2011 et renouvelé chaque année, répondait à des plaintes récurrentes liées à des comportements perturbateurs. Elle a souligné que la ville continuerait à chercher des solutions pour concilier tranquillité publique et attractivité du centre-ville.
Ce recul illustre les tensions entre les impératifs de sécurité publique et la protection des droits fondamentaux, un débat récurrent dans de nombreuses municipalités françaises.