Le Premier ministre français François Bayrou a condamné le nouvel accord commercial entre Washington et Bruxelles, accusant l’Union européenne (UE) de céder à la coercition américaine.
En effet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a finalisé dimanche 27 juillet, un accord controversé avec le président américain Donald Trump, évitant l'imposition imminente de droits de douane de 30 % par les États-Unis en échange d'un prélèvement forfaitaire de 15 % sur la plupart des biens. En contrepartie, l’UE a accepté d'ouvrir ses marchés aux exportations américaines et de ne leur imposer aucun droit de douane.
« Accord Von der Leyen-Trump : C'est un jour sombre lorsqu'une alliance de peuples libres, réunis pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, décide de se soumettre », a écrit Bayrou sur X lundi.
Trump a annoncé dimanche que l'UE s'engagerait également à acheter pour 750 milliards de dollars d'exportations énergétiques américaines. L'Union européenne, a-t-il affirmé, achèterait en outre « des centaines de milliards de dollars d'équipements militaires », et investirait 600 milliards de dollars dans l'économie américaine.
De son côté, Mme Von der Leyen a déclaré aux médias dimanche que le calendrier de ces investissements et achats correspond aux trois années restantes du mandat du président américain.
Cet accord a, par ailleurs, provoqué une levée de boucliers parmi d'autres figures politiques françaises, qui n'ont pas manqué d'exprimer leur profond désaccord.
Le ministre français délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a critiqué cet accord « déséquilibré », avertissant que la stabilité qu'il apporte est « temporaire ». L'UE devrait activer son instrument anti-coercition pour remédier au déséquilibre commercial avec les États-Unis, a-t-il indiqué lundi sur X.
La députée d'extrême droite française Marine Le Pen a, quant à elle, dénoncé l'accord, le qualifiant de « fiasco politique, économique et moral ». Les clauses abusives de l'accord constituent « un abandon pur et simple de l'industrie française et de notre souveraineté énergétique et militaire », a-t-elle écrit sur X.