Le mouvement de résistance libanais Hezbollah et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) ont félicité le militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah pour la décision de la justice française de le libérer après plus de 40 ans d’emprisonnement, espérant que cette décision sera appliquée cette fois sans que Paris se laisse influencer comme avant par les pressions américaines et israéliennes.
Dans un communiqué publié jeudi, le Hezbollah a félicité Abdallah pour « ce prestigieux honneur, qu’il a mérité grâce à sa ténacité, sa résilience et son engagement envers ses principes de défense de la vérité et de soutien aux opprimés ».
Il l’a salué comme étant « un symbole pour chaque prisonnier, combattant, résistant et personne honorable qui a porté haut l’étendard de la fierté et de la dignité face aux tyrans et pour la défense de l’humanité, de ses droits, de sa terre et de ses principes ».
Le mouvement a souligné que les 41 années passées par Abdallah dans les prisons françaises démontraient le manque d’intégrité et de neutralité des autorités françaises.
Le Hezbollah a déclaré que le maintien en détention de ce combattant, malgré l’expiration de sa peine, « restera une tache de honte dans le bilan du système judiciaire et politique français », ajoutant qu’il prouve que les normes de démocratie et de préservation des libertés en France sont conditionnelles et aveuglément biaisées en faveur des désirs et des intérêts de Washington et de Tel-Aviv.
Le mouvement espère que la décision « suivra son cours naturel vers une application immédiate » et qu’elle ne sera pas contrecarrée par des calculs politiques français « étroits » ou de nouvelles pressions israéliennes et américaines.
Jeudi également, le Front populaire de libération de la Palestine a félicité Abdallah pour sa libération, saluant cette décision comme une « victoire » pour la volonté de résilience et la cause palestinienne.
Le FPLP a également qualifié la détention prolongée d’Abdallah de « tache sur le front de l’impérialisme français et américain » et de « complicité flagrante » avec le régime israélien.
La détention « purement politique » d’Abdallah « envoie un message clair au monde quant à la nécessité de confronter les puissances coloniales et mondiales arrogantes, et de dénoncer les crimes sionistes et impérialistes ».
L’organisation a également mis en garde contre toute tentative impérialiste et israélienne de contrecarrer la décision de la Cour, comme cela s’est déjà produit, et a appelé à intensifier la lutte pour la libération de tous les détenus politiques incarcérés dans les prisons israéliennes et occidentales.
La Cour d’appel de Paris a statué jeudi qu’Abdallah, 74 ans, pourrait être libéré d’une prison du sud de la France le 25 juillet, à condition qu’il quitte le territoire français et n’y revienne jamais.
L’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), arrêté pour la première fois en 1984, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en 1987 pour son implication présumée dans les meurtres d’un attaché militaire américain et d’un diplomate israélien à Paris en 1982, ainsi que dans la tentative d’assassinat d’un consul général américain à Strasbourg en 1984.
Alors qu’Abdallah était éligible à la libération depuis 1999, sa libération a été constamment entravée par d’immenses pressions israéliennes et américaines qui ont annulé les précédentes autorisations judiciaires.