L'armée française a mis fin à sa présence militaire permanente en Afrique de l'Ouest et centrale, lors d'une cérémonie à Dakar où elle a officiellement restitué ses deux dernières installations militaires françaises au Sénégal.
Les forces françaises ont rendu, jeudi 17 juillet, les dernières emprises militaires présentes au Sénégal. Après les retraits du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad, de la Côte d’Ivoire et du Gabon, entre 2022 et 2025, la France met fin à une présence permanente centenaire sur le continent africain.
Le Sénégal récupère ainsi le contrôle complet du camp Geille, à Dakar, et de l’escale aéronautique militaire attenante, scellant le départ définitif des éléments français au Sénégal (EFS).
Le général Mbaye Cissé, chef d’état-major des armées sénégalaises, et le général Pascal Ianni, patron du nouveau Commandement pour l’Afrique, président la remise des clés des deux sites, derniers vestiges d’un contingent qui ne comptait plus qu’environ 350 militaires chargés de la formation et du partenariat opérationnel.
Jeudi, a marqué la fin officielle des éléments français au Sénégal (EFS), déployés dans le pays depuis l'indépendance de la nation africaine en 1960. Il s’agit d’une étape importante dans le retrait du colonisateur français, de la région plus large de l'Afrique de l'Ouest.
Ce retrait intervient après l’annonce en novembre 2024 du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, de la fin de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national en 2025. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain », avait-il déclaré. Élu sur un programme de souveraineté renforcée, Bassirou Diomaye Faye assurait toutefois vouloir maintenir un « partenariat rénové » avec Paris, fondé sur la coopération et non la tutelle.
Au Sénégal, les instructeurs tricolores devraient désormais intervenir ponctuellement, à la demande de Dakar, dans des exercices conjoints ou des formations spécialisées.
Les dirigeants militaires sénégalais ont déjà salué cette initiative qu’ils considèrent comme une étape vers le renforcement de l’autonomie de la défense nationale tout en maintenant les efforts de paix régionaux et mondiaux.
« Son objectif premier est d’assurer l'autonomie des forces armées sénégalaises tout en contribuant à la paix et à la sécurité dans la sous-région, en Afrique et dans le monde », a déclaré le chef d'état-major des armées sénégalaises, le général Mbaye Cissé, soulignant que ce retrait s'inscrit dans la nouvelle stratégie de défense du pays.
L'année dernière, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont repoussé les troupes françaises et se sont tournés vers la Russie pour obtenir de l'aide dans leur lutte contre les groupes terroristes affiliés à Daech et à Al-Qaïda dans la région agitée du Sahel.
Ils se sont également détournés du bloc ouest-africain de la CEDEAO et ont formé leur propre Alliance des États du Sahel (AES).
Depuis 2022, Paris s'est en effet retiré du Tchad, du Mali, du Burkina Faso, du Niger, tandis que sa base permanente au Gabon a été transformée en "camp partagé" géré conjointement par les deux pays.
La France dispose seulement d’une base de 1500 personnes à Djibouti, dans la corne de l'Afrique.
Le retrait français du Sénégal et d’autres pays témoigne d’un éloignement croissant de l’influence militaire de longue date de la France et d’un intérêt croissant de plusieurs gouvernements africains pour des partenariats de sécurité alternatifs, notamment avec la Russie.