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Algérie: le Conseil de la Nation indigné par une provocation délibérée du Sénat français

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une séance du Conseil de la nation algérien, à Alger, le 28 octobre 2023. ©AFP

Le Bureau du Conseil de la Nation, présidé par Azouz Nasri, a exprimé sa vive indignation face à une nouvelle « provocation délibérée » de membres du Sénat français issus de l’extrême droite. Ce nouvel épisode vient s’ajouter à une série de tensions persistantes dans les relations bilatérales entre Alger et Paris.

Dans un communiqué au ton ferme publié le 3 juin, le Conseil de la Nation, chambre haute du Parlement algérien, a dénoncé une « nouvelle dérive » de « certains membres du Sénat français ». Cette action, jugée « malveillante » et « délibérée », s’inscrit dans une succession de crises politiques et diplomatiques entre la France et l’Algérie.

En fait, au cours des dernières semaines, le Sénat français a accueilli à plusieurs reprises le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée terroriste par l’État algérien. La chambre haute du Parlement algérien a vivement réagi à ce qui a été interprété comme une énième provocation de la France.

Dans son communiqué, le Bureau du Conseil de la Nation a affirmé qu’il suit « avec une vive indignation et un profond désaveu la nouvelle dérive et la provocation délibérée et renouvelée de certains membres du Sénat français à l’égard de la nation algérienne », ajoutant que « ces personnes, issues de l’extrême droite, représentent la véritable source des problèmes dans les relations algéro-françaises ».

« Ces individus accumulent les scandales et les dérives, allant jusqu’à accueillir régulièrement des éléments terroristes d’une organisation reconnue comme telle, affichant ainsi sans scrupules leur trahison, au mépris des conséquences néfastes que cela entraîne sur les relations actuelles et futures entre les deux pays », peut-on lire dans le communiqué.

« Les partisans de l’extrême droite au sein de la France officielle et ceux qui leur emboîtent le pas, autoproclamés défenseurs de la liberté et de la justice, perpétuent les pratiques de leurs prédécesseurs, sans discernement entre le juste et l’injuste », toujours selon le même communiqué qui a souligné que ces acteurs « bercés d’illusions et enfermés dans leurs chimères, s’acharnent à nuire à l’Algérie et à s’ingérer dans ses affaires internes, dans l’objectif de porter atteinte à son unité nationale ».

Réaffirmant l’attachement de l’Algérie à son indépendance, ne tolérant aucune tentative d’ingérence dans ses affaires intérieures ni d’atteinte à sa souveraineté, le Bureau du Conseil de la Nation a rappelé que « l’Algérie, dans toutes ses composantes, sous la conduite du président de la République Abdelmadjid Tebboune, renforce ses pratiques démocratiques à travers la promotion d’une démocratie participative et l’édification d’un État de droit, de justice et de lois ».

En conclusion, le Conseil de la Nation a mis en garde contre « une dérive susceptible d’aggraver la détérioration des relations bilatérales », et tient pour responsables « ceux qui, dans leur égarement, ne trouvent ni sommeil ni repos, de toute dégradation ou conséquences graves touchant le cœur même des relations algéro-françaises ».

Pour rappel, les relations entre Alger et Paris sont particulièrement tendues depuis l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le 16 novembre 2024 en Algérie. Les visites successives de la ministre française de la Culture Rachida Dati et du président du Sénat Gérard Larcher au Sahara occidental, depuis le 18 février, n’ont fait qu’aggraver la situation.

À cela s’ajoute l’attentat de Mulhouse du 22 février 2025, dont le principal suspect est un Algérien sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Dans la foulée, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a appelé à une « riposte graduée » qui s’inscrit dans sa volonté de mettre fin aux accords de 1968 sur fond de refus de la part de l’Algérie d’accepter ses ressortissants expulsés de France.

La crise s’est intensifiée par une série de mesures et contre-mesures entre les deux pays, allant jusqu’à l’expulsion de personnel diplomatique, dans un contexte d’escalade constante.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV