Une récente publication du site d’information Middle East Eye, relate que les États-Unis ont émis des avertissements aux gouvernements britannique et français, les enjoignant de s’abstenir de toute forme de reconnaissance d’un État palestinien lors de la prochaine conférence des Nations unies prévue à la fin du mois en cours.
La France et l’Arabie saoudite coprésideront une importante conférence de l’ONU sur la solution à deux États. Cet événement, prévu pour le 17 juin à New York, revêt une importance particulière. Selon certaines sources, Paris se préparerait à reconnaître l’État de Palestine à cette occasion, et pousserait Londres à faire de même.
D’après des médias français, des responsables français estiment que le gouvernement britannique soutient cette initiative.
Ceci intervient alors que des sources proches de ce dossier au sein du ministère britannique des Affaires étrangères ont déclaré à Middle East Eye que Washington aurait commencé à avertir en privé la France et le Royaume-Uni de ne pas reconnaître unilatéralement l’État de Palestine.
Cette initiative divise profondément les alliés occidentaux. Si la France et le Royaume-Uni vont de l’avant, ils deviendraient les premiers membres du G7 à reconnaître l’État palestinien. Une telle décision provoquerait un véritable « séisme politique », compte tenu des liens historiques de la France et du Royaume-Uni avec Israël.
À ce sujet, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a averti que l’entité sioniste pourrait annexer certaines parties de la Cisjordanie si Paris et Londres reconnaissaient l’État palestinien, selon le journal israélien Haaretz.
Le rapport de Middle East Eye tombe alors que le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Lammy, s’est publiquement opposé à une reconnaissance unilatérale, ajoutant que Londres reconnaîtrait l’État de Palestine « lorsque les conditions seront réunies et que cela semblera réalisable ».
Cependant, la pression monte au sein du Parti travailliste. La députée Uma Kumaran, membre de la Commission des affaires étrangères, rappelle que « ce gouvernement a été élu sur la base d’un programme qui promettait de reconnaître la Palestine comme étape vers une paix juste et durable ».
Par ailleurs, le directeur du Conseil pour la compréhension arabo-britannique, Chris Doyle, a affirmé que « les États-Unis n’ont aucun fondement légitime pour s’ingérer dans une décision souveraine du Royaume-Uni ou de la France de reconnaître un autre État ».
Selon lui, l’opposition de Washington aurait plus d’impact sur Londres que sur Paris. « Au vu des cas précédents, la pression américaine risque de peser davantage sur le Royaume-Uni que sur la France », a-t-il estimé.