Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé l’arrestation, depuis plusieurs mois, de Mahdieh Esfandiari, citoyenne iranienne et universitaire en France, la qualifiant de « prise d’otage » par la justice française.
Depuis le 28 février, Mme Esfandiari est détenue dans un centre de détention de la banlieue parisienne après avoir publié sur Telegram des messages condamnant le génocide que le régime israélien mène actuellement dans la bande de Gaza assiégée.
« Nous considérons l’arrestation de Mahdieh Esfandiari par la justice et les services de sécurité français comme une prise d’otage judiciaire. Il s’agit d’un acte inhumain ; nous poursuivons sa libération avec toute la détermination et la fermeté nécessaires », a déclaré, ce dimanche 1er juin, Vahid Jalalzadeh, vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des Affaires consulaires, parlementaires et des expatriés.
M. Jalalzadeh a souligné que les accusations portées contre Mme Esfandiari semblent découler de ses « activités de soutien à la cause palestinienne et au peuple opprimé de Gaza » et qu’« aucune preuve juridique solide » n’avait été présentée contre elle à ce jour.
« Dès le premier jour de son arrestation, nous avons déposé des protestations officielles auprès du ministère français des Affaires étrangères, convoqué l’ambassadeur et l’ambassadeur adjoint de la France à Téhéran et exprimé notre ferme opposition à cette détention arbitraire », a-t-il déclaré.
M. Jalalzadeh a ajouté que l’ambassadeur d’Iran à Paris ainsi que des représentants consulaires avaient rencontré la ressortissante iranienne de 35 ans à plusieurs reprises en prison pour lui assurer du plein soutien de la République islamique d’Iran.
« Nous lui avons fourni à Mme Esfandiari les services d’un avocat, qui reste en contact étroit avec elle et sa famille. Nous maintenons également un contact constant avec sa famille ; je l’ai personnellement rencontrée pour répondre à ses préoccupations », a-t-il noté.
M. Jalalzadeh a en outre indiqué que deux propriétés résidentielles à Lyon et à Paris avaient été proposées en garantie de sa libération provisoire, néanmoins la justice française avait jusqu’à présent rejeté cette proposition.
Répondant aux spéculations sur une éventuelle décision de justice contre Mme Esfandiari, le responsable iranien a souligné : « Aucun verdict n’a encore été rendu. Nous travaillons sans relâche pour que le tribunal se prononce finalement en faveur de sa libération. »
Plus loin dans ses propos, M. Jalalzadeh a dénoncé la politique de deux poids, deux mesures de la France en déclarant : « La France, qui se targue d’être le berceau de la démocratie, a malheureusement pris cette mesure illégale et politiquement motivée. »
Dans la foulée, le responsable iranien a réitéré que Téhéran considère la détention de Mme Esfandiari comme une violation flagrante des droits de l’homme et un détournement de procédures judiciaires à connotation politique.
Selon les proches de Mahdieh Esfandiari, son domicile a été minutieusement perquisitionné par les forces de sécurité le 28 février, transformant l’incident en quelque chose ressemblant étrangement à un enlèvement.
Pendant les deux jours qui ont suivi son arrestation, aucune information sur son lieu de détention n’a été divulguée. Ce n’est qu’après des relances répétées de ses proches qu’ils ont appris qu’elle était en garde à vue.
Mme Esfandiari a par la suite été transférée à la prison de Fresnes, située à 470 kilomètres de Paris. Cet éloignement considérable a rendu extrêmement difficile pour sa famille et ses amis de suivre son dossier et de lui apporter un soutien quelconque.
Mahdieh Esfandiari est linguiste, titulaire d’une licence de français de l’Université Lumière et vit à Lyon depuis huit ans. Elle travaille comme professeure, traductrice et interprète à l’Université Lumière.