Le président français a déclaré que la France pourrait « appliquer des sanctions » contre le régime israélien si ce dernier ne met pas fin au blocus de Gaza. En effet, Emmanuel Macron a exhorté la communauté internationale à ne pas rester passive face à la crise alimentaire dévastatrice à Gaza.
Emmanuel Macron a averti que la France pourrait durcir sa position envers Israël si l’aide humanitaire à Gaza continue d’être bloquée, évoquant également la possibilité de sanctions ciblées contre les colons israéliens responsables de violences en Cisjordanie, rapportent les médias français.
Lors d’une conférence de presse vendredi 30 mai à Singapour, Macron a affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël, « s’il n’y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire, qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza.
Dans ce cas, l’Union européenne devra « appliquer » ses « règles », « c’est-à-dire mettre un terme à des processus qui supposent le respect des droits de l’Homme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et appliquer des sanctions », a-t-il estimé, en référence à l’accord d’association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.
« Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c’est aujourd’hui une nécessité », a-t-il ajouté.
« Le blocus humanitaire crée une situation intenable sur le terrain », a déclaré Macron lors de sa conférence de presse conjointe avec le Premier ministre singapourien Lawrence Wong.
Il a fait ces déclarations alors que le régime israélien a imposé un blocus total de l’aide humanitaire à Gaza depuis presque trois mois, les agences d’aide mettant en garde contre une famine.
Pendant ce temps, le ministère israélien des Affaires étrangères a accusé Macron d’être en « croisade » contre le régime israélien après que le président français a affirmé que les pays européens devaient durcir la position collective contre Israël s’il n’y avait pas de réponse humanitaire.
Le régime israélien a instrumentalisé la famine contre les Palestiniens après avoir échoué à atteindre ses objectifs par le bombardement continu de l’enclave.
Il a ignoré les appels de la communauté internationale concernant la crise alimentaire catastrophique à Gaza, affirmant avoir autorisé des livraisons « minimales » d’aide à destination de la bande assiégée sous le contrôle d’une nouvelle ONG américaine.
Cependant, la soi-disant Fondation humanitaire de Gaza (GHF selon son sigle anglais) semble être conçue plutôt pour faciliter les pillages et la violence.
Le projet, salué par le régime israélien et soutenu par les États-Unis, a été condamné par les Nations unies et d’autres agences comme étant insuffisant, mal géré et ne respectant pas les principes humanitaires.
Pire encore, les centres du GHF ouvrent la voie aux forces israéliennes pour ouvrir le feu sur les Palestiniens qui tentent d’atteindre les points de distribution d’aide mis en place par l’ONG, a rapporté Al Jazeera vendredi.
L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré vendredi qu’elle s’était vu refuser l’accès à Gaza alors qu’elle tentait de livrer des fournitures - notamment des colis alimentaires, des kits d’hygiène et de l’aide médicale - depuis ses entrepôts d’Amman.
La crise humanitaire reste grave, les experts avertissant qu’une personne sur cinq est menacée par la famine dans la bande de Gaza.
La France et l’Arabie saoudite doivent co-organiser du 17 au 20 juin une conférence de l’ONU pour « assurer la sécurité d’Israël » et décider de l’existence d’un État palestinien.
Israël a lancé le génocide de Gaza le 7 octobre 2023. Depuis, il a tué au moins 54 249 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza.