Au cours de la session de mercredi du Conseil de sécurité de l’ONU axée sur « La situation au Moyen-Orient : (Syrie) » à New York, l’ambassadeur et représentant permanent de l’Iran auprès des Nations unies, Amir Saïd Iravani, a décrit la décision des États-Unis, de l’Union européenne et du Royaume-Uni de lever et de suspendre les sanctions unilatérales contre la Syrie comme une étape « tardive », mais « positive ».
Il a salué la reconnaissance internationale croissante du fait que l’aide humanitaire et à la reconstruction en Syrie ne doit pas être politisée, rappelant que les souffrances du peuple de ce pays ravagé par la guerre ne doivent pas être utilisées à des fins politiques.
« Nous appelons à la levée totale et inconditionnelle de toutes les sanctions unilatérales. Ces mesures illégales violent la Charte des Nations unies et le droit international », a-t-il noté.
Il a souligné que tout assouplissement des sanctions doit conduire à des changements réels et immédiats dans la vie de plus de 16 millions de Syriens qui ont actuellement besoin d’une aide urgente.
« Il faut aussi soutenir le retour des réfugiés et aider à reconstruire l’économie et les infrastructures de la Syrie, ouvrant la voie à une paix et une stabilité durables », a déclaré M. Iravani.
Le mardi 13 mai, le président américain Donald Trump a annoncé qu'il lèverait l'intégralité des sanctions de Washington contre la Syrie.
« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur », a dit le président américain.
L’UE a également accepté de lever les sanctions économiques contre la Syrie afin de l’aider à se reconstruire.
Suite à la décision des ministres des Affaires étrangères de l’UE mardi, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, a écrit sur X : « Nous voulons aider le peuple syrien à reconstruire une Syrie nouvelle, inclusive et pacifique. »
Le mois dernier, le Royaume-Uni a également annoncé la suspension partielle des sanctions contre la Syrie.
Iravani a réitéré le droit et la responsabilité de la Syrie de maintenir la paix et la sécurité sur tout son territoire. Le pays souffre d’une sécurité « fragile » compte tenu de la présence militaire étrangère continue et de l’occupation illégale, en particulier dans le nord-est et le sud, a-t-il souligné.
« L’occupation permanente du Golan syrien par Israël est en contradiction avec le droit international et la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité. Il est primordial de condamner fermement les attaques répétées d’Israël, y compris la frappe aérienne du 2 mai près du palais présidentiel », a-t-il dit.
En effet, des avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes à proximité du palais présidentiel à Damas le 2 mai dernier. L’administration au pouvoir dirigée par Hayat Tahrir al-Cham (HTC) a gardé un silence total devant cette action.
Depuis la chute du gouvernement de Bachar al-Assad en décembre, la Syrie a été frappée des centaines de fois par l’aviation israélienne. Les infrastructures militaires appartenant à l’ancienne armée syrienne ont été essentiellement ciblées.
« Ces actes menacent la paix régionale et sont rendus possibles en raison du soutien des États-Unis », a déclaré M. Iravani.
Le diplomate a une fois de plus affirmé la position ferme de l’Iran sur la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie et de retirer toutes les forces étrangères illégales « immédiatement et sans condition ».
« Il est évident que seul le régime d’occupation israélien est en mesure de profiter du dépècement et de l’instabilité en Syrie », a ajouté Iravani.
« Ses actes d’agression persistants, ses violations répétées du droit international et l’expansion de l’occupation visent clairement à perpétuer un état d’instabilité dans le pays. »
Iravani a souligné la nécessité de lutter contre toutes les formes de terrorisme en Syrie, en particulier la menace posée par les « combattants terroristes étrangers (CTE) ».
Il a déclaré que l’Iran, en tant que voisin proche, est profondément préoccupé par les informations selon lesquelles des combattants terroristes étrangers seraient déplacés de Syrie vers d’autres zones de conflit en vue de porter de graves préjudices aux pays voisins.
Il a exhorté le Conseil de sécurité à rester vigilant et à réagir par des mesures fortes et efficaces.
« Le désarmement du PKK est une étape importante vers le rejet de la violence »
Dans son intervention, l’ambassadeur iranien à l’ONU a noté que l’annonce du désarmement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) était une étape importante vers le rejet de la violence et le renforcement de la stabilité régionale.
Il a exprimé l’espoir que d’autres groupes armés et terroristes affiliés, dont le PJAK, suivront son exemple afin de contribuer à une paix et une sécurité durables dans la région.