Les réserves de farine ont été entièrement épuisées dans la bande de Gaza, entraînant la fermeture complète de toutes les boulangeries, a déclaré le président de l’Association des boulangers de Gaza, alors que le régime israélien poursuit son siège intense contre le territoire palestinien.
Dans une interview à l’agence de presse palestinienne Safa, publiée vendredi, Abdel Nasser al-Ajrami a indiqué que les fermetures sont dues à de graves pénuries de farine et de carburant, après l’intensification du siège imposé par le régime sioniste au territoire.
Le régime israélien a lancé la guerre génocidaire en octobre 2023, tuant plus de 52 700 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Il a simultanément intensifié le siège de Gaza, déjà en vigueur depuis 2007. Cependant, le régime israélien a commencé début mars à bloquer l’entrée de l’aide, même essentielle, à destination de Gaza dans le cadre du blocus.
« Le stock de farine dans la bande de Gaza est nul et toutes les boulangeries ont cessé leurs activités », a averti Ajrami. Il a également souligné qu’environ 50 % des ménages avaient épuisé leurs réserves de provision de farine.
Le responsable a rappelé qu’avant le blocus, 25 boulangeries sous contrat avec le Programme alimentaire mondial étaient opérationnelles à Gaza. Cependant, la fermeture des points de passage du territoire et l’épuisement des ressources essentielles ont contraint ces établissements à cesser complètement leurs activités.
« Du reste, 25 d’entre les 70 boulangeries automatisées de Gaza ont été détruites durant le génocide, en particulier dans les régions du nord et à Rafah, dans le sud. La majorité des citoyens dépendaient auparavant des cuisines communautaires, appelées localement Takayas, pour leur subsistance. Mais celles-ci ont également fermé leurs portes en raison du manque d’approvisionnement ; ce qui aggrave encore plus la crise », a-t-il déploré.
Il a déclaré qu’« il n’y a d’autre solution » que la réouverture des points de passage pour permettre l’entrée de l’aide humanitaire, de la farine et du carburant.
Mercredi 7 mai, l’organisation humanitaire World Central Kitchen a annoncé qu’elle ne pourra plus préparer de repas pour les Palestiniens de Gaza à cause de l’épuisement des réserves de nourriture et du carburant nécessaire à la cuisine et à la boulangerie.
Depuis la fermeture des points de passage début mars, l’organisation n’est plus en mesure de reconstituer ses stocks alimentaires ; ce qui a entraîné la fermeture de plus de 80 % de ses cuisines communautaires. C’est pourquoi des centaines de milliers de Gazaouis sont privés de leurs repas quotidiens.
Outre la pénurie alimentaire, l’intensification du blocus a entravé l’entrée de l’aide médicale et d’autres biens essentiels, provoquant une détérioration significative de la situation humanitaire.
La guerre en cours a appauvri la majorité des Gazaouis et les a rendus entièrement dépendants de l’aide humanitaire. Selon la Banque mondiale, l’offensive militaire prolongée a détruit l’économie et les infrastructures du territoire.
Le 7 mai 2025, un groupe d’experts des Nations unies a publié un communiqué commun, appelant à une action mondiale immédiate pour mettre fin au génocide. Les experts ont averti que l’inaction persistante pourrait conduire à « l’anéantissement de la population palestinienne ». Ils ont, ensuite, exhorté la communauté internationale à intervenir et à prévenir de nouvelles atrocités, soulignant l’impératif moral d’agir de manière décisive face à l’escalade de la violence et des souffrances humanitaires.