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L'Iran dénonce le « chantage économique » français visant à rétablir les sanctions

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Amir Saïd Iravani, ambassadeur de la RII auprès de l’ONU. ©UN Photo

L'ambassadeur de l'Iran auprès de l'ONU a fustigé la menace ouverte du ministre français des Affaires étrangères de réimposer les sanctions levées en vertu de l'accord de 2015 sur le programme nucléaire pacifique de Téhéran.

« Le recours aux menaces et au chantage économique est totalement inacceptable et constitue une violation flagrante des principes inscrits dans la Charte des Nations Unies », a écrit Amir Saïd Iravani dans des lettres adressées au secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et au président du Conseil de sécurité, Jérôme Bonnafont.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré lundi que son gouvernement, ainsi que l'Allemagne et le Royaume-Uni, « n'hésiteront pas une seule seconde à réappliquer toutes les sanctions » levées il y a dix ans si la sécurité européenne était menacée par les activités nucléaires iraniennes.

Iravani a déclaré que la menace de la France de déclencher le mécanisme dit de « snapback » malgré son propre manquement à ses engagements contredit les principes fondamentaux du droit international qui empêchent une partie de revendiquer des droits au titre d'un accord tout en manquant à ses obligations.

« Une telle action est, d’un point de vue juridique et procédural, viciée, inadmissible et invalide, et porterait atteinte à la crédibilité du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté.

Le mécanisme dit de « snapback » est déclenché par la simple constatation d'un non-respect significatif des obligations par un État participant, une prérogative dont l'Occident pourrait abuser sur la base de ses accusations.

Iravani a également réaffirmé l'attachement de l'Iran à la diplomatie et à un engagement constructif, sans manquer de préciser qu’« une véritable diplomatie ne peut être menée sous la menace ou la pression ».

« Si la France et ses partenaires souhaitent véritablement une résolution diplomatique, ils doivent renoncer à la coercition et respecter les droits souverains des États en vertu du droit international. »

Le diplomate iranien a déclaré que la crédibilité de la France en matière de non-prolifération est fondamentalement compromise par son propre bilan, alors qu'elle continue de moderniser et d'étendre son arsenal nucléaire, garde le silence et se rend complice du programme d'armes nucléaires non déclaré du régime israélien.

La France n'a pas non plus encore rempli ses obligations en matière de désarmement au titre de l'article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il ajouté. L'ambassadeur a rejeté les accusations du ministre français des Affaires étrangères selon lesquelles l'Iran chercherait à se doter de l'arme nucléaire.

« Les allégations selon lesquelles l'Iran serait sur le point de développer l'arme nucléaire sont totalement infondées et politiquement irresponsables. La République islamique d'Iran n'a jamais cherché à se doter de l'arme nucléaire et sa doctrine défensive n'a pas été modifiée », a déclaré Iravani.

« L'Iran rejette catégoriquement toutes les armes de destruction massive (ADM), y compris les armes nucléaires », a-t-il affirmé. « En tant que membre fondateur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), l'Iran reste pleinement attaché à ses obligations au titre de ce traité. »

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-il déclaré, « continue de surveiller et de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Ses rapports ont systématiquement confirmé l'absence de détournement de matières nucléaires à des fins non pacifiques. »

Les allégations de Barrot concernant le programme nucléaire pacifique de Téhéran reflètent soit une incompréhension fondamentale, soit une distorsion délibérée des droits de l'Iran en vertu du droit international, a-t-il ajouté.

Ces allégations démontrent également une interprétation sélective des faits et illustrent une tendance persistante à appliquer deux poids, deux mesures de la part d’un pays qui assume des responsabilités spécifiques en tant que 0membre permanent du Conseil de sécurité, a-t-il ajouté.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV