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L’enrichissement de l’uranium en Iran et la levée des sanctions, « lignes rouges » dans les négociations avec les USA

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Le porte-parole du ministre iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, s’exprime lors de sa conférence de presse hebdomadaire, lundi 28 avril 2025 à Téhéran. ©IRNA

Le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium sur son territoire et la levée de toutes les sanctions illégales et unilatérales imposées par les États-Unis restent des exigences non négociables dans le cadre des pourparlers indirects avec Washington.

Prenant la parole lors de sa conférence de presse hebdomadaire lundi 28 avril, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a souligné que l’enrichissement de l’uranium sur le sol iranien ainsi que la levée significative des sanctions constituent les lignes rouges de la République islamique dans ses pourparlers indirects avec les États-Unis. Il a affirmé que ces derniers sont au cœur de la position de négociation de Téhéran et seraient poursuivis avec le plus grand sérieux.

« L’entrée dans les détails des pourparlers doit se faire dans un cadre déjà convenu par les deux parties », a-t-il précisé, avant de souligner qu’aucun accord sur des questions spécifiques ne serait finalisé à moins que les principes fondamentaux du pays ne soient respectés.

Au cours des dernières semaines, l’Iran et les États-Unis ont tenu trois cycles de pourparlers indirects sous la médiation d’Oman.

Les responsables iraniens ont mis l’accent sur le fait que les activités d’enrichissement dans le pays étaient un droit souverain et ne pouvaient faire l’objet d’aucun compromis.

Cette position a été récemment soulignée par le vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires politiques, Majid Takht-Ravanchi, qui a réaffirmé devant le Parlement iranien que l’enrichissement à l’intérieur du pays, les capacités de défense de l’Iran et son influence régionale sont « non négociables ».

Par ailleurs, M. Baghaï a abordé un point soulevé par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans un article récent, concernant une éventuelle coopération entre l’Iran et les États-Unis en vue de la construction de réacteurs nucléaires.

« Nous n’avons jamais interdit à d’autres pays de contribuer à cette question », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne.

En ce qui concerne les récentes réunions d’experts entre responsables iraniens et américains, M. Baghaï a déclaré que des spécialistes économiques ainsi que des experts de haut niveau familiers avec les protocoles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), organisme de surveillance nucléaire des Nations Unies, font partie de la délégation iranienne lors des pourparlers avec les États-Unis.

Selon lui, cette approche sera maintenue lors des prochains cycles de négociations.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué que la « fin effective des sanctions » devait impliquer des obligations clairement définies de la part de l’autre partie et garantir à l’Iran un accès illimité à ses biens à l’étranger.

« Le dégel des avoirs de l’Iran est un droit légitime de notre nation et fait partie intégrante des pourparlers », a-t-il fait remarquer.

Plus loin dans ses remarques, M. Baghaï a fait référence à la visite en cours d’une délégation technique de l’AIEA en Iran, affirmant qu’elle fait suite aux discussions antérieures entre le directeur général de l’agence, Rafael Grossi, et les autorités iraniennes.

« La visite est strictement technique et se concentre sur la résolution des questions en suspens liées aux garanties », a-t-il expliqué, ajoutant que la délégation rencontrera des responsables de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) plus tard dans la journée.

En outre, le porte-parole de la diplomatie iranienne a réagi à la rhétorique hostile des ennemis de la République islamique, y compris le régime israélien, déclarant que de telles menaces n’étaient ni inattendues ni nouvelles.

« Tout aventurisme contre l’Iran recevra une réponse écrasante », a-t-il averti, avant de préciser : « Les pays occidentaux qui continuent de soutenir ce régime illégitime doivent reconsidérer leurs actions, car ils sont complices de la poursuite de l’instabilité ».

L’Iran est suffisamment « fort » pour déjouer les complots d’acteurs extérieurs malveillants

Plus tôt dans la journée, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a publié un message sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, dans lequel il a mis en exergue la capacité de l’Iran à déjouer tout complot d’« acteurs extérieurs malveillants ».

« L’Iran est suffisamment fort et confiant dans ses capacités pour neutraliser toute tentative d’acteurs extérieurs malveillants visant à saboter sa politique étrangère ou à lui dicter sa ligne de conduite », a écrit M. Araghchi dans son poste sur X, dans lequel il a également exprimé l’espoir que la partie américaine serait tout aussi ferme dans les négociations.

Ce message a été publié en réaction aux propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a réitéré dimanche ses appels au démantèlement de l’ensemble de l’infrastructure nucléaire iranienne dans le cadre des négociations nucléaires en cours entre l’Iran et les États-Unis.

« Il n’y a pas d’option militaire, et certainement pas de solution militaire. Toute frappe [sur les sites nucléaires iraniens] fera l’objet d’une riposte immédiate », a-t-il poursuivi.

Récusant l’illusion d’Israël qui prétend pouvoir dicter aux Iraniens ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire, M. Araghchi a caractérisé le régime d’occupation comme étant à un degré de déconnexion avec la réalité qu’il ne mérite guère de réponse.

« Ce qui est frappant, cependant, c’est l’effronterie avec laquelle Netanyahu dicte ce que le président [américain, Donald] Trump peut et ne peut pas faire dans sa diplomatie avec l’Iran », peut-on lire dans son poste.

Selon M. Araghchi, les alliés de Netanyahu au sein de l’équipe déficiente de l’ancien président américain Joe Biden, qui n’a pas réussi à conclure un accord avec l’Iran, présentent faussement nos négociations indirectes avec l’administration Trump comme un autre PGAC. Il a fait référence à l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action commun.

« Un grand nombre d’Iraniens ne croient plus que le PGAC soit suffisant. Ils veulent des intérêts tangibles », toujours selon le poste du ministre iranien des Affaires étrangères.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV