Téhéran donnera une réponse « décisive et définitive » à tout acte d’agression, a affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, dans un contexte de menaces américaines contre la République islamique d’Iran en raison de son soutien au Yémen.
« Nous répondrons de manière décisive à toute agression contre l’intégrité territoriale de l’Iran, sa sécurité nationale ainsi que ses intérêts. Cela ne fait aucun doute », a déclaré Esmaïl Baghaï aux journalistes lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qui s’est tenue ce lundi 17 mars à Téhéran.
M. Baghaï a souligné que le gouvernement et le peuple yéménites prennent des décisions indépendantes concernant les mesures qu’ils jugent nécessaires pour soutenir la résistance légitime du peuple palestinien.
Il a condamné l’agression américaine contre le Yémen, la qualifiant de violation de tous les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international.
Dans la foulée, le porte-parole de la diplomatie iranienne a appelé la communauté internationale, les pays musulmans ainsi que l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à prendre des mesures immédiates face à l’attaque américaine.
Pour la première fois depuis l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier 2025, les États-Unis ont mené des frappes militaires de grande envergure sur la capitale yéménite Sanaa et sur plusieurs autres provinces de ce pays arabe dans la nuit de samedi à dimanche. Ces frappes ont fait au moins 53 morts, principalement des femmes et des enfants, et plus de 101 blessés.
Dans une déclaration samedi, le président américain Donald Trump a affirmé que les États-Unis tenaient l’Iran « pleinement responsable » de son soutien au mouvement de résistance yéménite Ansarallah, et a appelé à un arrêt immédiat de cette assistance.
Des messages « très contradictoires »
Face à une interrogation concernant la missive de Donald Trump adressée à l’Iran, Baghaï a affirmé que les messages des États-Unis étaient empreints de contradictions flagrantes.
« Simultanément à leur volonté de négocier, les États-Unis ont imposé des sanctions importantes à divers secteurs commerciaux et industriels iraniens », a-t-il déclaré.
Le diplomate a noté que la rhétorique des responsables américains était en désaccord avec leurs actions, faisant référence aux récentes sanctions du département du Trésor des États-Unis contre le ministre iranien du Pétrole, Mohsen Paknejad, et plusieurs navires accusés de contribuer aux exportations de pétrole brut iranien.
En outre, Esmaïl Baghaï a réitéré que les États-Unis n’avaient pas respecté leurs engagements au cours des 10 à 15 dernières années, ajoutant que Washington avait abordé la question des pourparlers sous l’angle politique et de la guerre psychologique plutôt que comme un moyen de résoudre les différends.
« Notre réponse est claire », a affirmé M. Baghaï, ajoutant que l’Iran n’avait nullement l’intention, à l’heure actuelle, de divulguer les détails de la lettre de M. Trump, tout en rejetant les spéculations à ce sujet.
L’Iran répondra à la lettre par les canaux appropriés après avoir terminé les examens, a fait savoir le diplomate iranien.
Il a rejeté tout lien entre la courte visite planifiée du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Oman dimanche et la lettre du président américain, affirmant que les pays de la région doivent tenir des consultations intensives compte tenu des évolutions très rapides dans la région.
« Racisme américain »
Ailleurs dans ses remarques, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a abordé d’éventuelles restrictions de voyage imposées par l’administration Trump pour les citoyens de dizaines de pays, principalement des États musulmans, pour dire qu’elles font preuve du racisme et de la discrimination des États-Unis basés sur la religion, l’ethnicité et la nationalité.
« L’interdiction de voyager aux États-Unis pour les ressortissants iraniens est un signe clair de l’hostilité et de l’animosité des politiciens et des décideurs américains à l’égard de la nation iranienne », a-t-il souligné.
Dans la continuité de ses propos, il a indiqué que cette mesure s’inscrivait dans le cadre du plan américain de pression maximale contre l’Iran, mis en œuvre sous différentes formes et à différentes époques.
Israël, « principal bénéficiaire » des tensions régionales
Interrogé sur les tensions militaires entre le Liban et la Syrie, M. Baghaï a exprimé son regret quant au déclenchement de telles confrontations entre les pays de la région et entre les voisins à la suite de l’évolution de la situation régionale.
Pour lui, le seul bénéficiaire de ces évolutions est le régime sioniste qui n’a d’autre intention que de désintégrer la Syrie et d’affaiblir les pays voisins et régionaux.
En outre, il a souligné l’importance d’une gestion appropriée des tensions par le groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTC), afin d’empêcher la récurrence des événements regrettables observés précédemment.
