Un éminent juriste spécialisé dans les droits de l'homme a affirmé que le Yémen est bombardé par les États-Unis et le Royaume-Uni parce qu'il a rempli les obligations définies par la Cour internationale de Justice (CIJ) et l'Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).
Craig Mokhiber, avocat américain spécialisé dans les droits de l'homme et ancien fonctionnaire des Nations Unies, a condamné ce lundi 17 mars, sur son compte X, la dernière agression du tandem américano-britannique contre le Yémen.
Il a déclaré que la CIJ et l’Assemblée général de l'ONU ont toutes deux estimé que tous les pays sont « légalement tenus » de cesser tout soutien au régime d'occupation israélien dans le contexte du génocide en cours à Gaza.
Ces obligations, a-t-il précisé, comprennent l'interdiction de tout produit en provenance des colonies illégales, la rupture de toute relation militaire, diplomatique, économique, commerciale, financière et d'investissement avec le régime d'occupation, le respect des ordonnances provisoires de la CIJ dans l'affaire du génocide à Gaza et le respect de leurs obligations en tant qu'États tiers, en vertu de la Convention sur le génocide, qui consistent à agir pour prévenir et mettre fin au génocide.
« Le Yémen est bombardé parce qu'il respecte ces obligations », a-t-il fait remarquer.
M. Mokhiber, ancien directeur du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme basé à New York, a démissionné de son poste en octobre 2023 pour protester contre l'« échec » de l'ONU à empêcher le génocide des Palestiniens dans la bande de Gaza.
Il a qualifié les États-Unis, le Royaume-Uni et une grande partie de l'Europe de « complices inconditionnels de cette horrible attaque ».
Les avions de combat américains et britanniques ont bombardé le Yémen samedi soir après que le président américain Donald Trump a promis d'utiliser une « force meurtrière écrasante » contre le pays arabe. Le Yémen a récemment interdit aux navires israéliens de traverser des régions maritimes clés après que le régime de Tel-Aviv a réimposé un blocus dévastateur sur la bande de Gaza.
Le ministère yéménite de la Santé a condamné ces raids contre des civils et des infrastructures civiles, les qualifiant de « crime de guerre à part entière et de violation flagrante des lois et conventions internationales ».
La coalition d'agression américano-britannique a lancé une nouvelle attaque dimanche soir, après quoi les autorités yéménites ont évalué le bilan des victimes à plus de 50 morts, dont des femmes et des enfants.
Selon les rapports des sources yéménites, les avions de combat américains et britanniques ont lancé au moins 47 frappes aériennes sur plusieurs sites de Sanaa, la capitale du Yémen, ainsi que sur des zones de la province de Saada (située dans le nord), de la province centrale d'al-Bayda et de la province de Dhamar dans le sud-ouest du pays.
Dans un discours prononcé dimanche soir, le leader du mouvement de résistance yéménite Ansarallah, Abdul Malik al-Houthi, a averti les États-Unis que l'agression contre ce pays serait ripostée par une escalade.
« Le porte-avions et les navires de guerre américains seront nos cibles, et l'interdiction de navigation s'appliquera aux Américains tant qu'ils persisteront dans leur agression », a déclaré Abdul Malik al-Houthi.
« Nous répondrons à l’escalade par l’escalade, et nous frapperons l’ennemi américain en ciblant son porte-avions, ses navires de guerre et en imposant un blocus à ses navires », a-t-il enchéri.